À votre service : plongée dans la vie des travailleurs modestes

Caissières, personnels de ménage, livreurs, chauffeurs... autant de métiers qui font partie des emplois de service. Des travailleurs au contact du public ou des clients, considérés comme essentiels au moment de l’épidémie du Covid. Pendant que des millions de personnes étaient en télétravail ou non, confinées à leur domicile, d’autres ont dû sortir de chez elles pour aller travailler.

Une caissière vêtue d'un masque avec un film de plastique pour se protéger du coronavirus, dans un supermarché à Strasbourg, le 19 mars 2020. FREDERICK FLORIN / AFP

Des études ont souligné l’implication des travailleurs des « premières et deuxièmes lignes » et l’importance des services aux personnes dans de nombreux pays. En France, le chef de l’État Emmanuel Macron déclarait lors d’une allocution aux Français en 2020 : « Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ». Selon les données de l’Insee, en France, le salaire annuel brut médian des « premières lignes » est évalué à 22 700 €, soit 15% de moins que celui de l'ensemble des salariés. Conditions de travail, pénibilité, salaires... 4 ans après la crise Covid, quelle réalité pour les travailleurs modestes et ces métiers de servitude ? 

Cette émission est une rediffusion du 30 janvier 2024. 

Avec :

• Racha Belmehdi, journaliste, autrice du livre À votre service – Les travailleurs essentiels qu’on ne voit pas. (FAVRE, 2024)

• Cyrine Gardes, sociologue, au Centre d'études de l'emploi et du travail du CNAM. Sa thèse porte sur le low cost et ses effets pour les salariés du secteur de la grande distribution.

Et un témoignage recueilli par Charlie Dupiot.

Kady est femme de chambre depuis 17 ans dans un hôtel de l'Ouest parisien, un hôtel 4 étoiles. Cette Ivoirienne de 45 ans a trouvé ce travail, peu après son arrivée en France, il y a 20 ans. Aujourd'hui, avec son mari chauffeur de bus scolaire, elle élève 4 enfants en région parisienne, 4 autres sont restés en Côte d’Ivoire. Notre reporter Charlie Dupiot l’a rencontrée dans son quartier, à Saint-Denis, au nord de Paris. Kady arrive emmitouflée dans un grand manteau noir, en boîtant, car elle a mal aux genoux, nous dit-elle, elle doit bientôt se faire opérer… Elle nous raconte son quotidien, elle qui se lève à 6 heures chaque matin.

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Le témoignage de Kady, femme de chambre depuis 17 ans

Programmation musicale :

► Mon Africaine – Passi et Roga Roga

► Senzala e Favela - Chico Buarque, Emicida, Wilson Das Naves.