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Syrie

«Zones de désescalade en Syrie»: une trêve tactique explique Fabrice Balanche

L'armée syrienne a effectué dimanche 23 juillet des raids aériens dans la Ghouta orientale selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Pourtant la veille elle avait annoncé l'arrêt des combats dans «des zones» de ce fief de la rébellion, près de Damas. Cette région constitue l'une des quatre «zones de désescalade» prévues dans un accord entre la Russie et l'Iran et la Turquie pour parvenir à un cessez-le-feu durable en Syrie. Décryptage avec Fabrice Balanche

Terrain «de jeu» en zone rebelle, dans la banlieue de Damas, le 23 juillet 2017.
Terrain «de jeu» en zone rebelle, dans la banlieue de Damas, le 23 juillet 2017. REUTERS/ Bassam Khabieh
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Dans l’ouest du pays, c’est la lutte contre Tahrir al-Cham, la branche syrienne d’al-Qaïda, qui prime nous explique Fabrice Balance maître de conférences à Lyon III, l’objectif global étant de récupérer tous les bastions de la rébellion qui se trouvent dans l’ouest. Et à l'ouest, « la priorité est mise effectivement sur ces 50 kilomètres carrés qui restent entre les mains des rebelles à l’est de Damas, parce que justement, c’est à proximité de Damas ».

Au printemps ils ont lancé une offensive contre les quartiers loyalistes de Damas qui a fait pas mal de victimes, rappelle le chercheur. « Ça a déstabilisé un peu le régime qui essaie de vendre à l’étranger cette image d’une capitale reconquise. A mon avis ils voudraient bien en finir cet été avec cette enclave rebelle dans l’est de Damas ».

Les « zones de désescalade », une trêve tactique 

« Les fameuses zones de désescalade il ne faut pas considérer que ce seront des zones de paix, poursuit Fabrice Balanche. C’est une trêve tactique qui a été (imposée) par la Russie et l’Iran au régime syrien pour avoir les mains libres dans l’est de la Syrie. Ils avancent pas mal dans la région de Deir Ezzor du côté de Palmyre, etc. Et donc les zones de désescalade (Idleb, la Ghouta orientale, Deraa, etc), ce n’est que du provisoire.

Ces zones de désescalade - ces trêves - ne concernent pas la branche syrienne d’al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Cham, représentée dans la Ghouta orientale... »

Selon Fabrice Balanche, l'armée syrienne prétexte un bombardement contre la branche syrienne d'al-Qaïda pour reprendre à terme la zone. « Je ne sais pas exactement sur qui ils ont frappé, mais ils peuvent toujours prétendre de toutes façons qu’ils frappent Hayat Tahrir al-Cham... L’objectif est de pousser les rebelles à se battre entre eux afin qu’ils s’affaiblissent, pour que l’armée syrienne puisse avancer. Et dans la Ghouta orientale, si proche de Damas, c’est même un objectif prioritaire que de récupérer cette zone, même si officiellement il y a un accord de paix ».

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