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Egypte

Droits de l'homme en Egypte: J-Y Le Drian en visite dans un pays verrouillé

Après de multiples visites en Egypte en tant que ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian est au Caire ce jeudi 8 juin en tant que ministre des Affaires étrangères cette fois. Après la vente de 24 avions de chasse Rafale, d’une frégate multimissions et deux porte-hélicoptères pour presque 6 milliards d’euros, le ministre français et le président égyptien ont tissé des relations particulières. Les relations bilatérales sont très fortes, mais ce fort soutien de la France au pouvoir égyptien est controversé en raison de la sévère répression en cours en Egypte depuis que l’ex-maréchal a pris le pouvoir par la force. Le 29 mai dernier Sissi a notamment promulgué une nouvelle loi sur les ONG très décriée pour les menaces qu'elle fait peser sur les libertés fondamentales en Egypte.

Le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors de la signature du contrat historique sur les 24 Rafales vendus par la France à l'Egypte, le 16 février 2015.
Le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors de la signature du contrat historique sur les 24 Rafales vendus par la France à l'Egypte, le 16 février 2015.
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Avec notre correspondant au Caire, François Hume-Ferkatadji

La loi encadre drastiquement le travail des ONG qui devront par exemple obtenir une autorisation des services de sécurité pour monter un projet ou mener des entretiens. Les ONG spécialisées dans la défense des droits de l’homme sont, elles, vouées à disparaître  :  la loi entend en effet limiter le travail des ONG au domaines du développement ou de l’humanitaire.

Hassan El Azahry, avocat à l’Association pour la liberté de pensée et d’expression (AFTE) ne voit aucun avenir pour son organisation. « Soit on arrête de travailler, soit on continue mais alors, nous irons en prison. Cette loi est un crime. Comment voulez-vous continuer à défendre les droits de l'Homme quand toutes les organisations non gouvernementales sont condamnées à la fermeture ? », interroge l’avocat.

Il y a deux semaines au moins 23 sites internet ont été bloqués dont le site indépendant d’actualité et d’enquête Mada Masr. Une attaque de plus, contre les droits fondamentaux, selon le journaliste du pure-player Mohamed Hamama. « C’est le signe des crises existentielles qui traversent ces régimes très autoritaires, nous explique-t-il… Ils se disent "Nous avons le contrôle complet des télévisions, nous avons le contrôle total des radios, des journaux" mais internet n'est pas contrôlable..... et ça n'a aucun sens de bloquer internet. C'est un paradoxe pour le régime égyptien. Cette mentalité de la censure, ne peut pas marcher, ça ne va jamais marcher...»

En plus de ces manoeuvres pour faire taire la société civile, l’avocat et opposant politique et Khaled Ali a récemment été poursuivi par la justice égyptienne pour des faits qu’il nie. En cas de condamnation le 3 juillet, il ne sera plus en mesure de se présenter pour l’élection présidentielle de 2018.

Jean-Yves Le Drian, qui a été décoré en février dernier de l'ordre de la République égyptienne pour célébrer la coopération militaire entre les deux pays, a indiqué qu’il évoquerait lors de sa visite la situation des droits de l’hommes avec son homologue.

► à (re)lire: Trois ans après la chute de Morsi, la dérive autoritaire du président al-Sissi

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