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Turquie / Syrie

Kobane: les bombardements de la coalition font refluer les jihadistes

Les frappes aériennes menées pour défendre Kobane, la ville kurde de Syrie, près de la frontière turque, ont tué « plusieurs centaines » de combattants du groupe Etat islamique, a déclaré mercredi 15 octobre le porte-parole du Pentagone. Le fruit d’une coalition plus unie et de bombardements plus efficaces. Par ailleurs, alors que l’ultimatum du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) pour la relance d’un processus de paix se terminait ce mercredi 15 octobre, la tension avec l’armée turque est retombée d’un cran.

Des Kurdes turcs sur une colline près de Mürsitpinar, soutenant les combattants kurdes à Kobane, le 15 octobre 2014.
Des Kurdes turcs sur une colline près de Mürsitpinar, soutenant les combattants kurdes à Kobane, le 15 octobre 2014. REUTERS/Kai Pfaffenbach
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Avec notre envoyé spécial à Diyarbaki, Daniel Vallot

Les réfugiés de Kobane restent en contact permanent avec les combattants et les civils restés dans la ville. Selon les informations recueillies, les combattants kurdes, avec l’aide des frappes aériennes de la coalition, ont réussi à stopper l’avancée de leurs adversaires, qui paraissait inexorable. Ils auraient même réussi à les faire reculer et à reprendre des positions stratégiques sur les pourtours de la ville. « Il y a trois jours, la situation nous paraissait désespérée », dit l’un de ces réfugiés,« mais aujourd’hui, pour la première fois, nous reprenons espoir. »

Visiblement, le moral est remonté d’un cran dans le camp kurde. Cela se lit dans le regard et l’attitude de ces réfugiés qui reprennent confiance dans la capacité des combattants kurdes à défendre la ville, et dans l’efficacité des frappes aériennes menées par la coalition anti-jihadiste.

Bombardements et artillerie

Les réfugiés expliquent tout d’abord ce renversement par les bombardements menés par les américains, qui seraient plus nombreux et surtout plus efficaces. Après avoir dénoncé l’inefficacité de ces frappes, les combattants kurdes affirment à présent que ces dernières font d‘importants dégâts dans les rangs jihadistes, ce qui s’explique sans doute par le début d’une coordination entre les forces kurdes qui défendent la ville et l’armée américaine.

De plus, alors que les combattants kurdes avaient subi les tirs d’artillerie lourde de leurs adversaires, alors aux portes de la ville, ils se sont retrouvés à armes égales avec les jihadistes lorsque ces derniers se sont engagés dans les rues de Kobane. Ces changements permettent de freiner l’avancée des jihadistes dans les rues de Kobane.

Statu quo entre l’armée turque et les Kurdes du PKK

Depuis mardi, la tension est retombée d’un cran. Il ne semble pas y avoir eu de nouveaux bombardements de l’armée turque sur les positions du PKK. Celui-ci s’est abstenu de son côté de surenchérir. Visiblement, il y a d’un côté et de l’autre la volonté d’éviter le pire.

Après avoir fixé au 15 octobre une date limite pour la relance du processus de paix, Abdullah Öcalan, le leader du PKK, a finalement gardé le silence ce mercredi. Il semble que les deux parties souhaitent se laisser la possibilité de dialoguer, à moins qu’elles n’attendent de voir l’évolution de la situation à Kobane, de savoir si la ville va réussir à résister ou non aux jihadistes.

Une équation difficile à résoudre

Avant même Kobane, le processus de paix était dans l’impasse, les Kurdes reprochant au gouvernement turc de ne pas avoir engagé les réformes promises en échange du cessez-le-feu. Ensuite est venu Kobane et la passivité de la Turquie, qui suscitent la colère du PKK. Très logiquement, ce dernier souhaite aujourd’hui faire pression sur le gouvernement turc en mettant le processus de paix dans la balance.

Toutefois, si les Turcs refusent d’aider Kobane, c’est parce qu’ils considèrent que la milice kurde de Syrie qui défend cette ville est proche du PKK, et que lui venir une aide reviendrait indirectement à soutenir une formation que les Turcs continuent de considérer comme un groupe terroriste.

Dans ce contexte, l’équation est quasiment impossible à résoudre. On peut cependant noter la volonté des deux partis de ne pas aller trop loin dans l’affrontement, et ainsi d’éviter un retour de la violence et du conflit armé dans le sud-est de la Turquie.

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