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Le Bénin présente un projet de loi pour accorder la nationalité aux Afro-descendants

De nombreux Afro-descendants du monde entier pourraient bientôt acquérir la nationalité béninoise. Le gouvernement a présenté mercredi 8 mai en Conseil de ministres un projet de loi qui en définit les conditions d'obtention. Ces personnes ne pourraient ni voter, ni travailler dans la fonction publique, mais il s’agit d’une reconnaissance à des éventuels descendants de Béninois victimes de la traite négrière jusqu’au XIXe siècle. Car le Bénin a été l’un des pays qui ont le plus subi ce crime.

Le Bénin a été l'un des pays qui ont le plus souffert de la traite négrière, surtout la ville côtière d'Ouidah. Ici, le monument à l'entrée de la ville, rendant hommage aux déportés par l'esclavage, le 4 août 2020.
Le Bénin a été l'un des pays qui ont le plus souffert de la traite négrière, surtout la ville côtière d'Ouidah. Ici, le monument à l'entrée de la ville, rendant hommage aux déportés par l'esclavage, le 4 août 2020. © Yanick Folly / AFP
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Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan

Validé mercredi 8 mai en Conseil des ministres, le projet sera transmis à l’Assemblée nationale. On ignore encore tous ses détails. Il est difficile de ne pas faire un lien entre ce sujet et la traite négrière. Dans sa justification, le gouvernement affirme qu’elle a « laissé des blessures profondes sur l’Afrique et les descendants des personnes déportées ».

Le Bénin est cité comme un pays qui a subi pendant des siècles la traite négrière. La ville de Ouidah, sur la côte, était un port d'embarquement des esclaves. Le président béninois Patrice Talon développe un tourisme mémoriel sur ce passé, et ce depuis son arrivée au pouvoir.

C’est pour aider les « déportés » à retrouver un lien avec leurs origines que la loi a été initiée, explique le gouvernement. Peut en bénéficier « toute personne dans le monde qui, d’après sa généalogie, a un ascendant africain subsaharien déporté hors du continent dans le cadre de l’esclavage ».

Ces personnes pourraient se trouver, entre autres, en Haïti, au Brésil, dans les Caraïbes ou encore aux États-Unis.

Reconnaissance définitive soumise à un séjour dans le pays

Dans le processus stipulé, le candidat doit faire une demande en apportant la preuve de l’Afro-descendance par documents officiels d’état civil, des témoignages authentifiés ou tests ADN. En cas d’éligibilité, on délivre un passeport béninois valable trois ans, une acquisition par reconnaissance. Mais l’obtention du certificat de nationalité définitif est subordonnée à l’obligation de séjourner dans le pays quelques jours avant l’expiration du passeport.

Derrière ce projet, il y a un intérêt touristique et une démarche de valorisation et de reconnaissance. Patrice Talon s’est rendu récemment en Martinique et a décidé d’envoyer des troupes en Haïti. Le 10 janvier 2024, il a lancé les « Vodun Days », un évènement qui a drainé plusieurs Afro-descendants.

Un projet bien accueilli par les Haïtiens vivant au Bénin

Après le séisme du 12 janvier 2010, le Bénin avait accueilli et financé les études de 110 étudiants haïtiens. Certains ont fait souche et se félicitent de ce projet de loi.

si j'ai la nationalité béninoise, toute l'Afrique va s'ouvrir pour moi !

01:20

Parmi les afrodescendants vivant au Bénin, les Haïtiens semblent les plus nombreux...

Jean-Luc Aplogan

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