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France: les militants pro-Gaza évacués de Sciences Po Paris

Les forces de l'ordre sont intervenues vendredi 3 mai 2024 à Sciences Po Paris pour évacuer les militants pro-Gaza qui l'occupent depuis la veille. L'établissement et ses campus restent l'épicentre en France d'une mobilisation étudiante en faveur des Palestiniens.

Un manifestant évacué par des CRS lors de l'évacuation d'un blocage en soutien à Gaza à Sciences Po Paris, le 3 mai 2024.
Un manifestant évacué par des CRS lors de l'évacuation d'un blocage en soutien à Gaza à Sciences Po Paris, le 3 mai 2024. © MIGUEL MEDINA / AFP
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Selon un étudiant de Sciences Po qui s'est exprimé auprès de la presse, « une cinquantaine d'étudiants étaient encore présents dans les locaux de la rue Saint-Guillaume » au moment où les forces de l'ordre sont entrées dans l'école, une semaine après une mobilisation émaillée de tensions à Sciences Po Paris et une précédente évacuation de locaux.

« La fermeté est et restera totale », a déclaré Matignon. Gabriel Attal a « demandé l'intervention dès la réquisition de l'administrateur provisoire » de Sciences Po Paris. L'administrateur provisoire de l'école, « Jean Bassères a appelé la police. Il a donné un ultimatum de 20 minutes pour sortir », en raison de « la tenue des examens à partir de lundi et qu'il faut les préparer à partir de demain », a déclaré à la presse Hicham, représentant du Comité Palestine, après sa sortie des locaux occupés.

« Sur réquisition, le préfet de police a engagé la force publique pour procéder à l'évacuation du site Sciences Po rue Saint-Guillaume. Quelque 91 personnes ont été évacuées, sans incident. L'opération se déroule dans le calme », a précisé la préfecture de police.

Il y avait les étudiants qui étaient à l'intérieur du campus. Ils étaient environ une centaine qui étaient restés la nuit. Des étudiants s'étaient rassemblés vers 9h30 - 10h devant le 27 rue Saint-Guillaume qui est le campus principal et historique de Sciences Po Paris. Des journalistes sont venus, mais ils ont rapidement été écartés, puis il y a eu un petit rassemblement de soutien quand les bloqueurs et bloqueuses se sont faits expulsés. L'ensemble des personnes qui étaient devant se sont fait nasser par la police.

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Victor, étudiant Master 2 à Sciences Po Paris, raconte l'évacuation

Aram Mbengue

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La mobilisation étudiante en faveur de Gaza et des Palestiniens reste circonscrite à Sciences Po, ses campus en régions et aux autres instituts d'études politiques, mais peine à faire tache d'huile dans les universités. Ailleurs en France, plusieurs campus de Sciences Po Paris comme au Havre, Dijon, Reims ou Poitiers ont fait l'objet de perturbations, blocages ou occupations partielles.

À Reims, « cinq à sept étudiants » ont entamé une grève de la faim, a indiqué à l'AFP une de ces étudiantes, qui n'a pas voulu donner son nom. À Lyon, les forces de l'ordre sont intervenues vendredi pour évacuer dans le calme des manifestants pro-palestiniens de l'institut d'études politiques (qui n'est pas rattaché à Sciences Po Paris). Une fois à l'extérieur, quelques dizaines de manifestants ont chanté « Gaza, Gaza, Lyon est avec toi ». À Saint-Etienne, la police est également intervenue pour évacuer une quinzaine d'étudiants qui bloquaient l'accès à un site universitaire. À Lille, l'entrée de l'ESJ (l'école de journalisme) était toujours bloquée, selon une journaliste de l'AFP.

Manifestation pro-palestinienne au Panthéon et pro-israélienne à la Sorbonne

Dans le même temps, à l'appel de plusieurs organisations étudiantes, un rassemblement de soutien à la Palestine avait lieu ce vendredi 3 mai 2024 devant le Panthéon à Paris. Sur la place, des drapeaux palestiniens flottent et sur les pavés, des centaines d'étudiants sont venus d'un peu partout. « Il y a des copains de l'ENS, de Paris-III, de Tolbiac, de Paris-IV, de Créteil et Sciences Po », énumère une étudiante. 

Pour cette étudiante à Tolbiac ce rassemblement hors d'une université et inter-étudiants est primordial : « L'avantage de ce genre de moment, c'est d'une part de permettre aux étudiants de discuter entre eux, de voir ce qui a marché dans leur lieu d'étude. Et ça leur permet de peser plus fort et permettre aussi à d'autres gens qui ne sont plus en études de nous rejoindre. »

Ce vendredi, une grande majorité d'étudiants tout de même comme ce première année à Normale Supérieure. « Quand on a vu les répressions qu'il y a eu successivement dans toutes les universités et tous les mouvements isolés qui ont pas réussi à tenir, on s'est dit que c'était important que l'interFac se mobilise pour qu'on puisse revendiquer une remise en question du massacre en cours. »

Une convergence des mobilisations qui ont fleuri ces derniers jours dans plusieurs facs qui présente un intérêt majeur, selon Éléonore Schmidt de l'Union Étudiante. « Ce qui est sûr, c'est qu'à un moment les facs vont fermer pour cause de vacances scolaires, mais que pour nous, notre mobilisation ne va pas être dépendante de ça. Maintenant, il est temps d'étendre ça au reste de la société. » À l'avenir, ces étudiants espèrent créer, chaque semaine, un rendez-vous de ce genre pour structurer les actions indépendantes menées dans chaque université.

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Reportage à la manifestation pro-palestinienne du Panthéon

Aram Mbengue

Place de la Sorbonne, à quelques centaines de mètres de Sciences Po Paris, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) tient pendant une bonne partie de la journée une « table du dialogue », avec plusieurs invités, dont le dessinateur Joann Sfar. Seule une dizaine de personnes y participaient à la mi-journée. « Nous voulons prouver qu'il n'est pas vrai qu'on ne peut pas parler du conflit israélo-palestinien. Pour cela, il faut mettre de côté ceux qui pointent du doigt les étudiants juifs comme complices du génocide », a déclaré le président de l'UEJF, Samuel Lejoyeux, sur Radio J.

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