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France: en grève, les professeurs de Seine-Saint-Denis manifestent à Paris

C'est la rentrée pour les élèves d'Île-de-France après les vacances de Pâques. Cette reprise est plus compliquée au nord de Paris. Les professeurs de Seine-Saint-Denis sont en grève, lundi 22 avril, à l'appel de l'intersyndicale enseignante du 93. Ils demandent un plan d'urgence pour le département et la création de 5 000 postes d'enseignants et 3 000 de vie scolaire. À Paris, des centaines d'enseignants ont manifesté. 

Des enseignants du département de la Seine-Saint-Denis manifestent avec une banderole «dans le 93, gagnons un plan d'urgence pour l'éducation» alors qu'ils participent à une manifestation pour de meilleures conditions de travail, place du Trocadéro à Paris, le 22 avril 2024.
Des enseignants du département de la Seine-Saint-Denis manifestent avec une banderole «dans le 93, gagnons un plan d'urgence pour l'éducation» alors qu'ils participent à une manifestation pour de meilleures conditions de travail, place du Trocadéro à Paris, le 22 avril 2024. © Sami Karaali / AFP
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« De l'argent pour le 93 », scandent ces professeurs devant la tour Eiffel. Le lieu n'a pas été choisi au hasard. « On s’est dit que c'était pas mal. Il y a quand même des touristes, des belles images. Et puis, nous sommes visibles à des endroits où, d'habitude, on ne voit pas vraiment la Seine-Saint-Denis et le mouvement social en général », explique Émilie Benoit, du syndicat SUD et professeure à Pierrefitte-sur-Seine.

Après deux mois de mobilisation, elle estime n'avoir toujours pas été entendue par le gouvernement : « Ce que l'on essaie de dire au gouvernement, c'est : "Ne faites pas semblant de ne pas nous voir" ».

Pourtant, la semaine dernière, l'intersyndicale du 93 a été reçue par la ministre de l'Éducation. Mais aucune proposition concrète n'a vu le jour, déplore Karim Bachar, enseignant à L'Île-Saint-Denis, membre de la FSU. « Ce que l’on ressent, c'est du mépris. On nous répond que l'État fait déjà beaucoup pour résorber les inégalités en Seine-Saint-Denis. C'est faux », s'agace-t-il.

Des disparités avec les autres départements

Ces disparités sont inacceptables avec les autres départements, juge Sylvain Raybaut de la CGT, instituteur à Aubervilliers. « Pourquoi, dans l'éducation nationale, y a-t-il une telle disparité de traitement entre les élèves de Seine-Saint-Denis et les élèves de Paris ? En Seine-Saint-Denis, ils sont 24 ou 25 par classe, en moyenne. À Paris, ils sont moins de 20. Cela fait une différence énorme », remarque l'instituteur.

L'intersyndicale réclame 358 millions d'euros pour remettre à niveau le 93, soit 1 000 euros par élève scolarisé dans le département. 

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