Timides réactions européennes au premier tour de l’élection présidentielle française
Peu de pays ont osé une prise de position qui tranche avec la prudence habituelle en Europe. Les gouvernements évitent soigneusement de commenter des résultats incomplets, de peur d’être accusés d’ingérence voire tout bonnement de peur de se brouiller à l’avance avec un vainqueur inattendu.
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De notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
Le seul pays à avoir osé une réaction quasi-officielle ce lundi 11 avril est le Luxembourg. Le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn s’est dit inquiet de la montée de l’extrême droite ; il a été jusqu’à appeler les électeurs français à empêcher l’arrivée de Marine Le Pen à la présidence de la République.
La démocratie est précieuse
Mais les propos du ministre luxembourgeois font écho à des préoccupations des Européens, même s’ils ne répondent pas de manière aussi directe. Wopke Hoekstra, ministre néerlandais des Affaires étrangères, souligne que la guerre en Ukraine montre que la démocratie est précieuse, la ministre allemande Annalena Baerbock souhaite que les Européens restent unis.
Il y a en fait d’abord un espoir classique de stabilité politique, l’espoir aussi de voir les Français reconduire Emmanuel Macron, un président vu au sein de l'Union européenne comme fortement pro-européen.
La crainte du retrait de l'Otan
Il y a aussi la crainte en Europe centrale et orientale de voir arriver à l’Élysée une Marine Le Pen qui veut le retrait de la France du commandement intégré de l’Otan et qui est vue comme favorable à Vladimir Poutine ; comme le souligne aussi en Allemagne l’ancien président de la CDU, Armin Laschet qui félicite Emmanuel Macron d’avoir remporté le premier tour.
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