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France / Justice

Procès des «bonbonnes de gaz»: comment l'accusée s'est radicalisée

Après un premier bref interrogatoire d’Inès Madani, 19 ans à l’époque des faits et décrite comme la principale instigatrice de la tentative d’attentat près de Notre-Dame de Paris en septembre 2016, sa famille a été entendue ce mercredi 25 septembre pour tenter d’éclairer son passage à l’acte.

Cinq femmes comparaissent devant la cour d'assises de Paris. Parmi elle, Inès Madani (à gauche).
Cinq femmes comparaissent devant la cour d'assises de Paris. Parmi elle, Inès Madani (à gauche). Benoit PEYRUCQ / AFP
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« Je lui en veux pour ce qu’elle a fait et parce qu’elle a brisé une famille. Mais c’était une enfant, c’en est toujours une », plaide le beau-frère d’Inès Madani. Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, avec sa co-accusée Ornella Gilligmann, cette jeune femme de 19 ans avait garé la voiture de son père remplie de bonbonnes de gaz près de la cathédrale Notre-Dame où se trouvaient encore des dizaines de personnes. Elles avaient tenté de l'incendier. L'explosion meurtrière avait été évitée par un mauvais choix de carburant. Inès Madani avait été arrêtée quatre jours plus tard dans l'Essonne (région parisienne). Elle est accusée d'avoir tenté de tuer un policier, ce qu'elle nie. 

Au troisième jour de ce procès où comparaissent huit personnes devant la cour d'assises de Paris, les proches de la jeune femme pointent tous à la barre sa fragilité comme terreau de sa radicalisation. Ils décrivent une enfant rieuse et une adolescence difficile, seule parmi cinq soeurs à être un peu ronde. Elle est à l'écart, mal dans sa peau. Son rêve de devenir pâtissière est brisé par un problème de dos. Elle est déscolarisée, s'isole et se réfugie dans les réseaux sociaux.

« On l'a vue sombrer »

Et puis « la mauvaise rencontre au mauvais moment », comme l'explique sa mère. A savoir Anissa, une femme plus âgée partie pour la Syrie en 2015. « Elle est tombée dans un engrenage », « on l’a vue sombrer » soulignent ses sœurs. « Anissa avait une vraie emprise sur elle » renchérit sa mère. En larmes, elle présente ses excuses à sa fille : « J’aurais dû essayer de comprendre son mal-être plutôt que d’être son ennemie, je lui ai dit des choses dures qu’on ne doit pas dire à son enfant. »

Début 2016, quand Inès Madani se voit notifier une interdiction de sortie du territoire, la famille est soulagée, poursuit une soeur. « Le pire qu’on redoutait, c’était qu’elle parte en Syrie. Avec la police, on se disait qu’elle serait surveillée ». La famille dit avoir vécu le passage comme un coup de massue. Durant ces témoignages, Inès Madani, souvent gagnée par l’émotion, aura à peine regardé ses proches. « Aujourd’hui, elle va mieux. Elle reprend ses études en prison en attendant que les années passent. Elle regrette beaucoup », conclut sa mère dans un sanglot.

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