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France

France: interpellations en marge du troisième acte national des «gilets jaunes»

Une semaine après un défilé émaillé de violences sur les Champs-Elysées, à Paris, le mouvement des « gilets jaunes » est de retour dans la capitale, ce samedi 1er décembre 2018, à l'occasion d'une nouvelle journée d'action nationale, globalement pacifique, sur le territoire français. Des incidents et des interpellations ont débuté dès le début de la matinée place de l'Etoile. On dénombre des blessés. Le chef du gouvernement était à la préfecture de police à la mi-journée. Par ailleurs, la ministre des Outre-mer a dû être exfiltrée d'une réunion tendue vendredi à la Réunion.

La place de l'Etoile, à Paris, est le point le plus sensible de la mobilisation de ce samedi 1er décembre 2018.
La place de l'Etoile, à Paris, est le point le plus sensible de la mobilisation de ce samedi 1er décembre 2018. Alain JOCARD / AFP
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Les « gilets jaunes », qui protestent notamment contre la hausse des taxes et la baisse du pouvoir d'achat, sont de retour dans la capitale française.

Un rassemblement qui a été l'occasion de nouvelles échauffourées et d'affrontements avec les forces de l'ordre. « 200 manifestants pacifiques sur les Champs-Élysées. 1 500 perturbateurs à l'extérieur du périmètre venus pour en découdre», écrivait le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner sur Twitter.  En début d'après-midi, les forces de l'ordre déclaraient avoir procédé à 122 interpellations. Le 24 novembre, 103 personnes avaient été arrêtées.

Les incidents avaient débuté dès le début de la matinée comme le raconte ce manifestant.

On est venus pour les soutenir, pacifiquement et quand on est arrivés ce matin, on a vu que ça gazait déjà... il y a des casseurs c'est sûr mais je pense qu'on les provoque un petit peu...

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Ecoutez ce manifestant dépité croisé sur les Champs-Elysées ce samedi matin

David Baché

Si le gouvernement a accepté la piétonisation des Champs-Elysées, commerçants et forces de l'ordre ont pris quelques précautions. Des panneaux de bois ont été apposés sur certaines vitrines. L'accès des piétons est soumis à un quadrillage serré, avec contrôles d'identité et des fouilles de sacs. Deux personnes ont été interpellées pour port d'arme prohibé, selon une source policière citée par l'AFP.

Face aux à-côté potentiellement violents d'un mouvement protéiforme largement soutenu par la population française, environ 5 000 hommes ont été mobilisés à Paris, où sont par ailleurs prévus une manifestation à l'appel du syndicat CGT et un rassemblement contre la hausse des frais pour les étudiants étrangers.

►Écouter sur RFI : Les médias français face aux gilets jaunes

Le Premier ministre Edouard Philippe avait annulé son déplacement à Nogent-sur-Marne pour l'élection du nouveau délégué général du parti LREM pour se consacrer à la gestion de la situation à Paris, selon son service de communication.

Des rassemblements sont aussi organisés sur le reste du territoire. Le mouvement des gilets jaunes poursuit sa route, 15 jours après son lancement, encouragé par de bons sondages et le million de signatures enregistré autour d'une pétition pour « une baisse des prix du carburant à la pompe ».

►À la Une de la presse : Les « gilets jaunes », acte III

Des rassemblements de citoyens pour qui les fins de mois sont difficiles étaient annoncées ce samedi dans plusieurs autres villes de métropole, notamment Marseille, mais aussi dans les territoires français d'outre-mer. A la Réunion, île bloquée depuis deux semaines, la ministre des Outre-mer a dû être exfiltrée vendredi soir par son service d'ordre lors d'une rencontre devenue trop houleuse.

A La Réunion, encore « beaucoup d'attentes » selon Annick Girardin

Annick Girardin, qui a multiplié les rencontres avec les gilets jaunes sur place dans l'océan Indien, a estimé avant de partir, ce samedi, que la situation s'était « apaisée », bien que des barrages continuent. « Le travail ne fait que commencer. Bien sûr que ce n'est pas une visite de trois jours de la ministre qui va régler 40, 50 ans de construction de ce territoire », a-t-elle souligné à l'aéroport.

La ministre entend qu'une partie de la population réunionnaise est « restée sur le bord de la route », a-t-elle dit lors de son point-presse. « Il y a encore beaucoup d'attentes », a-t-elle reconnu. « Dès dimanche, demain, je serai en visioconférence à nouveau avec un collectif de gilets jaunes réunionnais qui veulent me remettre le résultat d'une consultation en ligne », a-t-elle ajouté.

On est toujours taxés, malheureusement, surtout dans les campagnes, nous, on a besoin de notre voiture tous les jours au quotidien. Je suis venue manifester aujourd'hui pour exprimer notre mécontentement, mais pacifiquement. Depuis 9h, ça n'arrête pas

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A Paris, une manifestante exprime sa désolation d'être prise entre deux feux

David Baché

Mme Girardin, qui a multiplié les annonces depuis son arrivée, invite à « passer de la rue, des blocages, à une forme de débat, pour que naisse ici un nouvel élan de démocratie ». Cela ne peut plus continuer comme ça, a-t-elle poursuivi, « il faut que la Réunion reprenne une vie normale ». Et de saluer le fait que les écoles seront « toutes rouvertes » lundi.

►À relire : « Gilets jaunes », cinq questions sur un mouvement social inédit

Le mouvement lancé il y a deux semaines commence à déborder les frontières de l'Hexagone. Des manifestants se sont notamment regroupés au niveau du péage du Perthus, à la frontière entre la France et l'Espagne. Et à Bruxelles, deux véhicules de police ont été incendiés vendredi soir en marge d'une manifestation d'environ 300 « gilets jaunes », une première dans la capitale belge.

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