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France

A Paris, un Forum sur la paix à la rescousse du multilatéralisme

Paris accueille à partir de ce dimanche et jusqu'au 13 novembre son premier Forum sur la paix. Objectif : défendre le multilatéralisme. Une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement ont répondu présent. Mais pas Donald Trump.

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron (ici en 2017) prononceront avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres les discours introductifs du Forum de Paris sur la paix.
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron (ici en 2017) prononceront avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres les discours introductifs du Forum de Paris sur la paix. Tobias SCHWARZ / AFP
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Davos a son forum économique, Munich sa conférence sur la sécurité ; Paris tient désormais son Forum sur la paix. Cent ans après la signature de l'Armistice qui mit fin à la Première Guerre mondiale, la capitale française sera à partir de ce dimanche et l'espace de trois jours au centre du monde. Aux représentants des principaux pays belligérants de 14-18, présents pour les commémorations du matin, se joindront à la Grande Halle de La Villette plusieurs dizaines d'autres chefs d'Etat et de gouvernement, les grandes organisations internationales ainsi que de nombreux acteurs de la société civile. Ensemble, ils devront œuvrer à l'amélioration de la gouvernance mondiale.

Un vœu pieux ? Justin Vaïsse, président du Forum, s'en défend. « Ce n'est pas un sommet pour la paix pour faire de la médiation ou de la diplomatie. C'est un sommet sur les conditions de la paix, sur la façon dont on peut améliorer l'organisation du monde, ses règles, ses institutions, pour parvenir à la paix », explique-t-il. Au programme de ces trois jours, des discussions, des débats, ainsi que la présentation de projets sur les thèmes de la paix et de la sécurité, du développement, de l'environnement, des nouvelles technologies et de l'économie inclusive.

« Plus jamais ça »

Pensée durant l'été 2017, l'idée de ce forum est née d'un constat : le monde va mal. En témoignent la remise en cause de l'Otan, de l'OMC, de la justice internationale, l'incapacité des Nations unies à régler le conflit syrien, les crises migratoires, l'émergence de gouvernements nationalistes et populistes, ou encore la dérégulation d'Internet.

Pour Emmanuel Macron, le contexte actuel fait même écho à celui des années 1930. Car si l'Armistice mit fin à la Grande Guerre, il ouvrit également une période sombre, marquée par une crise économique mondiale, l'isolationnisme, la montée des régimes autoritaires. Pour finalement aboutir à la Seconde Guerre mondiale. « Avec les chefs d'Etat et de gouvernement conviés, il ne s'agira pas seulement de commémorer le centenaire de l'Armistice, mais de tenir la promesse qui avait été faite en 1918 : plus jamais ça », déclarait ainsi le président français en juillet dernier en lançant son invitation au Forum de la paix.

Une réponse à la politique de Trump

La liste des dirigeants présents ne devrait être rendue publique que ce dimanche à la mi-journée. Le président russe Vladimir Poutine, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre canadien Justin Trudeau sont notamment attendus. Donald Trump, lui, a d'ores et déjà prévenu qu'il n'y participerait pas. Et ce n'est pas vraiment une surprise. Bien que cela n'ait jamais été explicitement dit, l'organisation de ce Forum sur la paix paraît être une réponse à la politique du président américain.

Accord de Paris sur le climat, nucléaire iranien, guerres commerciales avec la Chine et l'Union européenne : depuis son arrivée au pouvoir, le locataire de la Maison Blanche ne cesse en effet de bafouer les traités internationaux au profit d'une politique axée sur le rapport de forces et les relations bilatérales. A l'inverse, le Forum de Paris sur la paix se veut comme le chantre du multilatéralisme. Le discours introductif prononcé par le secrétaire général de l'ONU António Guterres sera en cela très symbolique.

Intégrer la société civile

Mais le multilatéralisme défendu à Paris a vocation à dépasser le traditionnel cadre étatique pour s'appuyer également sur l'ensemble de la société civile. Une multitude de collectivités locales, d'entreprises, d'ONG et d'associations ont donc été conviées. « La plupart des sujets de gouvernance mondiale, notamment des espaces communs ou des biens publics mondiaux – les océans, Internet, le climat, les flux migratoires, les questions fiscales... – ne peuvent pas être réglés par les Etats seuls, justifie Justin Vaïsse. Il faut qu'ils associent, par exemple, les réseaux de villes ou les entreprises dans la lutte contre le changement climatique, les grandes entreprises du Net dans la gestion d'Internet et de la cybersécurité. »

Lorsqu'en juin 2017 Donald Trump s'était retiré avec fracas de l'Accord de Paris sur le climat, il n'était parvenu à entraîner personne d'autre avec lui, pas même les Etats américains ou les entreprises qui s'étaient engagés en 2015. Imaginé sur le modèle de la COP21, le Forum de Paris sur la paix espère parvenir à s'affranchir de la même manière de Washington pour mieux organiser la planète.


■ Le Forum de Paris pour la paix ne fait pas l'unanimité

Une manifestation d'opposition au Forum de Paris s'est tenue samedi 10 novembre place de la République, dans la capitale française. Une centaine de personnes se sont réunies à l'appel d'associations et d'ONG comme Survie, Tournons la page, le Balai citoyen ou encore le collectif Nous pas bouger. Thomas Borrel, porte-parole de Survie, dénonce l'hypocrisie de cette rencontre.

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