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France

Réforme des universités: adieu le tirage au sort, bienvenue aux prérequis

Les membres des onze groupes de travail qui réfléchissent sur la réforme des universités se retrouvent ce lundi 11 septembre pour une première réunion. Ils devront rendre les résultats de leurs concertations sous forme de propositions à la fin du mois d'octobre. Parmi les sujets les plus sensibles qu'ils auront à évoquer, il y a la très sensible sélection des étudiants avec la mise en place de «prérequis».

En 2017 en France, 40 000 bacheliers de plus qu'en 2016 font leur entrée dans l'enseignement supérieur.
En 2017 en France, 40 000 bacheliers de plus qu'en 2016 font leur entrée dans l'enseignement supérieur. THOMAS SAMSON / AFP
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Le problème actuel est le nombre d'étudiants qui augmente chaque année en France. Les universités ont du mal à s'adapter à cette croissance. En 2016, plus d'un million et demi d’étudiants étaient inscrits à l'université. Cette année, on  attend 40 000 inscriptions supplémentaires, toutes filières confondues, sans compter les 3 000 bacheliers de cette année qui sont toujours sans affectation.

Des «prérequis» à l’entrée en faculté

Le gouvernement veut agir dès la première année d'université, en instaurant un système de «prérequis». L’objectif avancé est de faire cesser le tirage au sort qui est appliqué actuellement, quand il y a beaucoup trop de candidats à la licence. Si ce projet est retenu, cela veut dire que les universités peuvent faire passer aux nouveaux bacheliers des tests pour déterminer si les lycéens ont le niveau requis pour accéder à l'enseignement supérieur.

Réactions des syndicats étudiants

Cette perspective soulève des réactions, particulièrement du côté des syndicats d'étudiants. Pour l’UNEF et la FAGE, les deux principaux syndicats d'étudiants, il n'est pas question d'instaurer des «prérequis» en plus de l'obtention du Bac. Les organisations étudiantes restent très vigilantes sur ce sujet qu'elles considèrent comme une sélection déguisée. Elles menacent même de se mobiliser si besoin, pour défendre le droit à aller à la faculté pour tous ceux qui le souhaitent. Selon les syndicats, ces mesures visent à exclure le maximum de jeunes, notamment les plus précaires, de l'enseignement supérieur.

En réaction à l'opposition des étudiants, la commission formation de la Conférence des présidents d'université précise que les «prérequis» ne serviraient pas à exclure des étudiants et qu'il y aurait une solution alternative pour ceux qui ne rempliraient pas les conditions d'inscription à l'université.

Valorisation des filières professionnelles

Même si l’enseignement supérieur est un droit, les autorités considèrent que tous les bacheliers ne peuvent pas aller à l'université. Il y a en effet, d'autres filières d'orientation que le gouvernement veut valoriser en lui donnant une plus grande reconnaissance. C'est le cas de la formation technique ou professionnelle, et de la formation en alternance.

Une augmentation des places en BTS et DUT est d'ailleurs annoncée par la ministre de l'Enseignement supérieur, afin que les lycéens ayant un baccalauréat professionnel ou technologique ne se tournent pas, par défaut, vers l'université avec un risque d'échec plus accru.

Outre les possibilités déjà existantes et à mettre en valeur, le gouvernement veut surtout faire cesser le tirage au sort qui est actuellement pratiqué par les universités à la licence. Bon nombre d'étudiants ont en effet du mal à passer ce cap, ce qui se traduit par un engorgement qui limite le nombre de places pour les nouveaux bacheliers.

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