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France

Code du travail: les opposants aux ordonnances dans la rue sur fond de divisions

A l'appel de la CGT, Solidaires et la FSU, les opposants à la réforme du Code du travail manifestent ce mardi 12 septembre. Plusieurs défilés sont prévus dans une dizaine de villes. La CGT attend une forte mobilisation, mais les syndicats restent divisés.

Manifestation de la CGT contre la réforme du Code du travail lors de l'université d'été du Medef, le 30 août 2017.
Manifestation de la CGT contre la réforme du Code du travail lors de l'université d'été du Medef, le 30 août 2017. REUTERS/Charles Platiau
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Bien que toutes les organisations syndicales se disent mécontentes du contenu des ordonnances réformant le droit du travail, elles ont échoué à organiser un défilé unitaire. Seules la CGT, la FSU et Solidaires vont manifester avec à leurs côtés, l’Unef et plusieurs organisations de jeunesse.

Force ouvrière est la grande absente de la mobilisation. Son secrétaire général Jean-Claude Mailly a tout simplement demandé à ses adhérents de s'abstenir, estimant qu'il ne faut pas « user » les forces maintenant, car « on en aura peut-être besoin demain ». En ligne de mire, les discussions imminentes sur la réforme de l'assurance chômage. Le message passe mal auprès d'une large partie des unions départementales et fédérations. Une dizaine d'entre elles ont donc choisi de désobéir et de se joindre au cortège.

180 manifestations recensées

Les fédérations départementales CFE-CGC sont également opposées à leur direction nationale. Elles aussi iront défiler. Du côté de la CFDT, la section métallurgie du Rhône et celle de la santé à Brest défient le patron. Elles iront battre le pavé malgré la consigne de ne pas bouger.

Plus de 180 manifestations et 4 000 appels à la grève ont été recensés par la CGT pour cette première mobilisation sociale. Des préavis ont été déposés dans le secteur de la santé, de l'énergie et des transports. Des perturbations sont à prévoir du côté des cheminots, où la CGT et Sud Rail représentent le gros des troupes.

Deux autres rendez-vous ont d’ores et déjà été fixés. Le 21 septembre, veille du Conseil des ministres où la loi devra être adoptée, la CGT annonce une seconde manifestation. Les opposants à la réforme du Code du travail sont de nouveau appelés à descendre dans la rue le 23 septembre à l’appel du leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.

La gauche fait front

L’ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon, qui a claqué la porte du Parti socialiste et fondé le Mouvement du 1er juillet, a déjà prévu d’y participer. « On est prêt à discuter avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, mais pas à l'intégrer », précise un proche de Benoît Hamon. Une attitude que Jean-Luc Mélenchon a en tout cas saluée sur son blog : « Il faut saisir sans hésitation la main qui se tend », écrit-il.

Si la réforme du Code du travail divise les syndicats dans la conduite à tenir, elle cristallise ainsi l'opposition et permet de retisser des liens distendus depuis plusieurs mois. « Emmanuel Macron est train de se mettre tout le monde à dos, forcément ça ressoude ! » commente un écologiste, qui s'étonne des « erreurs à répétition » du président, que ce soit dans les mots – sa pique adressée aux « fainéants » – ou dans les actes – baisse des aides aux logements, suppression des contrats aidés, et surtout, une réforme jugée brutale du Code du travail.

Ce mardi, les dirigeants communistes et écologistes seront aussi dans le cortège parisien. Seuls les socialistes n'ont pas réussi à se mettre d'accord. Certains iront, d’autres n'iront pas, symptôme d'un parti toujours laminé par les divisions internes et l'absence de ligne politique.

Emmanuel Macron prend de la distance

Emmanuel Macron, quant à lui, ne sera pas à Paris pour ce premier grand rendez-vous social de son quinquennat. Le chef de l'Etat a décidé de se rendre aux Antilles. Après avoir fait une mise au point ferme la veille à Toulouse, en assumant le mot « fainéant » qu'il avait employé lors de son déplacement à Athènes pour qualifier les adversaires de sa réforme auxquels il a affirmé qu'il « ne cèderait rien », le chef de l'Etat met quelques milliers de kilomètres entre lui et les manifestants. Cela sera-t-il suffisant pour échapper aux critiques et polémiques ?

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