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Présidentielle 2017

Présidentielle 2017 : Rouvroy, ville tiraillée entre le FN et le PCF

Située à quelques kilomètres de Hénin-Beaumont, fief de Marine Le Pen, Rouvroy voit le Front national s’ancrer toujours un peu plus à chaque élection. A chaque élection, vraiment ? Pas tout à fait.

L'Hôtel de Ville de Rouvroy, dans le Pas-de-Calais.
L'Hôtel de Ville de Rouvroy, dans le Pas-de-Calais. Creative Commons CC BY-SA 3.0 Serge Ottaviani
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La distance entre Hénin-Beaumont et Rouvroy ? Pas plus large qu’un terril, le 101 en l’occurrence. Mais comme la couleur des schistes qui composent le colosse sorti de terre, l’étiquette politique des deux mairies s’oppose. Rouge et noir. Communiste et Front national.

Le FN, c’est à Hénin-Beaumont. Le fief de Marine Le Pen est géré depuis 2014 par le frontiste Steeve Briois. Dans la ville voisine, à Rouvroy, les habitants se laissent de plus en plus tenter par le FN. A chaque élection, le parti affiche un score largement supérieur à la moyenne nationale. Exception faite des élections municipales. En novembre 2016, après la démission de Jean Haja, maire communiste depuis 2001, les habitants ont dû retourner aux urnes. Et cette fois-ci le rouge a dévoré le noir.

78,45 % pour la liste communiste

Le PCF et la mairie de Rouvroy, c’est une histoire qui dure depuis « oula, longtemps ! », se souvient une employée de la mairie. « Longtemps », c’est-à-dire depuis la Libération avec Léon Cognard. Une tradition électorale qui s’est poursuivie sans interruption jusqu’à Valérie Cuvillier, élue en novembre dernier avec 78,45 % des voix, face à la seule liste adversaire, celle du FN.

André vote Front National à chaque élection, sauf aux municipales.
André vote Front National à chaque élection, sauf aux municipales. Alice Pozycki/ RFI

André Caron, un Rouvroysien employé dans une usine de recyclage a voté pour la candidate communiste. Une habitude ? Pas tout à fait. André est plutôt friand du Front national. Fidèle au parti de Marine Le Pen à chaque scrutin, de la présidentielle aux régionales.

En novembre dernier, seul dans l’isoloir, André a longuement hésité. Son choix s’est finalement porté sur le bulletin communiste. « On ne peut pas se plaindre de la gestion de la ville », reconnaît-il en haussant les épaules.

« On ne va pas aller vers l’inconnu »

C’est peu ou prou le même argument qu’avance Patrick Zagozda. Du bout des lèvres, il admet avoir voté pour le PC à l’automne. Cet électeur de droite voulait rester « dans la continuité ». « Je ne voulais pas aller vers l’inconnu », explique-t-il. A Rouvroy,« l’inconnu » s’appelait Thomas Dubois, tête de liste FN aux municipales partielles en novembre 2016.

Ça n’est pourtant pas son étiquette d’extrême droite qui lui a porté préjudice. A Rouvroy, depuis l’élection présidentielle de 2012, le FN a toujours réalisé un score supérieur à 30 % au premier tour. Le point d’orgue a été atteint lors des régionales de 2015. Marine Le Pen avait emporté plus de 54 % des voix.

« Les considérations sont plus pragmatiques lorsqu’il s’agit d’une élection municipale. Dès qu’on change d’échelle, l’idéologie reprend le dessus », analyse Sylvain Crépon, enseignant-chercheur en sciences politiques.

A Rouvroy, les résultats aux dernières élections révèlent tout de même une tradition communiste fortement ancrée, liée au passé minier de la région. Ainsi, si depuis 2012 le FN est arrivé en tête au premier tour de chaque élection, la seconde place a toujours été occupée par un candidat d’extrême gauche.

 

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