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Le néonazi norvégien Anders Behring Breivik à nouveau devant la justice

En Norvège, Anders Breivik, condamné à 21 ans de prison pour avoir assassiné, en juillet 2011, 77 personnes, une majorité d’adolescents qui participaient à un camp d’été du Parti travailliste sur la petite île d’Utoya, dénonce son isolement carcéral. Après 12 ans à l’isolement, il demande, à nouveau, un allègement de ses conditions de détention.  

Le néonazi Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes en 2011 en Norvège, à nouveau devant la justice.
Le néonazi Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes en 2011 en Norvège, à nouveau devant la justice. NTB Scanpix/AFP/File
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Sa cellule a tous les atours d’un grand appartement : Anders Breivik a sa propre cuisine, une salle de sport privée, un grand écran pour jouer aux jeux vidéo et même des perruches, raconte la correspondante de RFI à Stockholm, Carlotta Morteo. Mais il s'agit bien là de sa seule compagnie, car outre ses échanges avec les gardiens de prison, le néonazi norvégien est condamné à un isolement quasi total : la liste des personnes qui peuvent lui rendre visite se restreint d’année en année, et il n’a pas le droit d’entretenir de correspondances personnelles.

Le risque qu’il inspire des sympathisants d’extrême droite à commettre le même genre d’atrocité que lui est en effet considéré comme trop important. C’est sur ce point – la censure de son courrier – que le tribunal va se pencher ce 8 janvier 2023.

À lire aussi :Norvège: Anders Behring Breivik poursuit l’État pour traitement « inhumain »

Des tendances suicidaires

Il y a six ans, lors d’une première tentative, la cour avait balayé les arguments d’Anders Breivik, qui avait plaidé que son isolement le rendait plus fragile psychologiquement, et encore plus radical qu’avant. Selon son avocat, Oystein Storrvik, « la longue période d'isolement et d'absence d'interaction réelle se traduit maintenant par des dommages (psychologiques) pour Breivik, y compris le fait qu'il est maintenant suicidaire ». Le détenu est désormais sous antidépresseur.

Cette fois, la question est de statuer sur un principe : si le meurtrier, a été condamné à perpétuité, cela veut-il dire que l’homme n’aura jamais l’opportunité d’établir une quelconque relation humaine avant sa mort ? Sa défense invoque un autre article de la Convention européenne des droits de l'homme qui garantit un droit à la correspondance, l'extrémiste de droite réclame aussi un allègement du filtrage de ses courriers avec le monde extérieur.

Pourtant, le prisonnier bénéficie « d'une offre d'activités très complète » (cuisine, jeux, promenades, basketball...) et « il n'y a aucune indication que Breivik souffre de problèmes physiques ou mentaux en raison de ses conditions de détention », argue l'avocat de l'État, Andreas Hjetland. « Breivik s'est jusqu'à présent montré peu réceptif au travail de réhabilitation », précise-t-il aussi. « Il est donc difficile d'imaginer quelles améliorations significatives des conditions de détention sont possibles et justifiables à court terme. »

Des provocations récurrentes de la part du détenu

Par crainte que son procès ne soit utilisé pour diffuser un message politique, les déclarations d’Anders Breivik ne seront pas rendues publiques. Ses provocations sont encore monnaie courante (salut hitlérien, écriteaux militants, tirades à caractère idéologique…) et vécues douloureusement par les familles des disparus.

Sa défense se base sur l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme qui interdit les « peines ou traitements inhumains ou dégradants ». Pour son avocat, « il est toujours en isolement et, plus le temps passe, plus cela constitue une violation de la Convention », déclarait à l'AFP son avocat, Oystein Storrvik, en octobre.

En 2016, Anders Breivik avait déjà attaqué l'État norvégien pour ces deux mêmes motifs. Il avait, à la surprise générale, partiellement obtenu gain de cause en première instance. Mais la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) l'avait ensuite débouté et jugé sa plainte « irrecevable » en 2018.

Utoya, le 11-Septembre norvégien

Le 22 juillet 2011, l'extrémiste, aujourd'hui âgé de 44 ans, avait d'abord fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit victimes, puis tué 69 autres personnes, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu sur un camp d'été de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utoya. Il a été condamné en 2012 à la peine maximale d'alors, soit 21 ans de prison avec possibilité d'extension.

(Avec AFP)

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