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Analyse

Guerre en Ukraine: les ex-républiques soviétiques déstabilisées cherchent équilibre désespérément

L’invasion de l’Ukraine par la Russie inquiète beaucoup dans les ex-républiques soviétiques. L’ancienne puissance coloniale y est souvent perçue comme agressive et arrogante à leur égard, mais aussi comme un pays où l’on trouve du travail.

Le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokayev, au Kremlin à Moscou, en Russie, le jeudi 10 février 2022. (Image d'illustration)
Le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokayev, au Kremlin à Moscou, en Russie, le jeudi 10 février 2022. (Image d'illustration) AP - Mikhail Klimentyev
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De notre correspondant à Tbilissi

L'attaque de l’Ukraine par le « grand frère » russe est plutôt mal, voire très mal perçue par les ex-républiques soviétiques. D’une façon générale, on sent un peu partout, autant dans le Caucase qu’en Asie centrale, ou en Moldavie, un grand dégoût de voir une fois encore la Russie n’apporter que les tanks dans son voisinage. Le tout sur fond de fierté nationale, que l’on revendique.

Une méfiance à géométrie variable

Il y a toutefois des nuances, assez marquées, selon les rapports politiques que ces ex-républiques soviétiques entretiennent avec Moscou. Cette invasion suscite la crainte et la colère en Géorgie, qui a subi le même genre d’agression, pour les mêmes raisons finalement, en 2008. En Azerbaïdjan, la population est un peu dans la même humeur, se souvenant que la Russie avait soutenu les Arméniens pour reprendre à leur République le contrôle de la province du Haut-Karabakh, au début des années 1990.

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Méfiance aussi en Arménie, mais avec plus de « compréhension » à l’égard de la Russie, parce que le pays s’en est remis à Moscou pour sa sécurité, face aux ennemis azerbaïdjanais et turcs. On est dans un contexte postcolonial et cela pèse lourd dans la condamnation de l’agression russe, d’autant que la perception qui prévaut dans tous ces pays est que la Russie se comporte de façon très méprisante à l’égard des peuples postsoviétiques. Qu’elle n’a jamais admis leur indépendance. Mais cela va aussi au-delà de cette seule question.

Des sociétés qui, en vingt ans, et au gré des multiples soubresauts, rejettent de plus en plus le modèle autoritaire promu par Moscou, avec son traditionalisme de façade, sa corruption, ses injustices. Et même lorsqu’une crise éclate pour des raisons purement internes, comme celle de 2015 en Arménie où la population protestait contre une hausse du prix de l’électricité, ou comme à l’été 2020 en Biélorussie contre la fraude du président Loukachenko lors de la présidentielle, la Russie finit par être critiquée parce que le plus souvent, elle soutient les dictateurs et régimes corrompus de la région.

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Une dépendance économique

Les conséquences économiques expliquent aussi ces réactions à la guerre en Ukraine. En tout cas, elles inquiètent des millions de migrants du travail issus des anciennes républiques de l’Union soviétique, qui pourraient perdre leur emploi en Russie, souvent dans la construction ou le petit commerce. Leurs familles dépendent parfois à 100% de l’argent envoyé chaque mois.

Il y a une douzaine de millions de migrants du travail en Russie. Sans doute 2,5 millions d’Ouzbeks, 1,5 million de Tadjiks, plus de 500 000 Arméniens. Dans ces pays, les remises d’argents aux familles comptent jusqu’à 30% du PIB. C’est le cas du Tadjikistan et du Kirghizistan.

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