Irlande: le président sortant réélu sans surprise ni emballement
Selon les premiers sondages sortis des urnes en Irlande, Michael D. Higgins serait largement réélu président, une fonction honorifique. Les Irlandais se sont aussi massivement prononcés, ce vendredi, pour le retrait du délit de blasphème de la Constitution.
Publié le :
Avec notre correspondant à Dublin, Julien Lagache
Aucune grosse surprise n'est donc à prévoir à l'issue de l'élection présidentielle en Irlande. Le chef de l'Etat sortant Michael D. Higgins a été confortablement réélu pour un deuxième mandat ce vendredi 26 octobre, avec plus de 55 % des voix dès le premier tour, selon les premiers sondages de sortie des urnes.
Mais alors que commence ce samedi matin le comptage officiel des bulletins de vote, le pays réfléchit déjà aux enseignements de cette campagne étrange et chaotique conclue par une faible participation. Une heure avant la fin du vote, certains bureaux affichaient encore un taux de participation à un chiffre, symbole d'une campagne qui n'a pas passionné les Irlandais. Ils seraient moins d'un sur deux à s'être exprimés.
Pas de quoi bouleverser la tendance qui donnait l'actuel président, très populaire, large vainqueur. Michael D. Higgins, 77 ans, devrait donc être officiellement réinvesti à cette fonction honorifique le 11 novembre prochain pour un deuxième et dernier septennat à l'Aras an Uachtarain, la résidence présidentielle irlandaise.
Surprise populiste
La vraie surprise vient du score à la présidentielle de l'homme d'affaires Peter Casey. Passé par une célèbre émission de téléréalité, il avait failli jeter l'éponge il y a une semaine après des propos polémiques sur les gens du voyage et sur la « culture de l'assistanat » dans le pays.
Auparavant crédité de 2 % dans les sondages, il bondirait de 20 points pour finir deuxième de l'élection. De quoi alarmer certains observateurs, selon qui ce score démontre qu'en Irlande aussi un discours populiste peut trouver un écho.
Vers une abrogation du délit de blasphème
Si le suspens planait davantage sur la question du délit de blasphème, en l'absence de campagne et d'intérêt pour le sujet, l'écrasante majorité s'est bien prononcée pour sa suppression de la Constitution. Lors d'un référendum prévu en parallèle du scrutin présidentiel, les Irlandais ont dit « oui » à plus de 70 % à sa suppression, selon les premiers résultats.
Le blasphème est défini dans la loi irlandaise de 2009 sur la diffamation comme tout propos ou action « grossier ou injurieux à l'égard des éléments sacrés d'une religion », pouvant ainsi causer « l'indignation des fidèles », rappelle l'Agence France-Presse (AFP). Il est ainsi interdit en vertu de l'article 40.6.1 de la Constitution et passible d'une amende de 25 000 euros, une législation qui n'a toutefois jamais été appliquée dans l'histoire récente du pays et est considérée comme obsolète, les dernières poursuites pour blasphème remontant à 1855.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne