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Irlande: après le droit à l'avortement, d’autres référendums se préparent

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L’Irlande a massivement approuvé par référendum une libéralisation de l’avortement, vendredi 25 mai. Après la légalisation en 2015 du mariage homosexuel, également par référendum, le pays qui est traditionnellement perçu comme conservateur semble s'ouvrir à plus de libéralisme sociétal. L'Irlande vit une sorte de « révolution tranquille ».

Référendum sur le droit à l'avortement, les Irlandais ont voté OUI.
Référendum sur le droit à l'avortement, les Irlandais ont voté OUI. REUTERS/Clodagh Kilcoyne
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de notre correspondant,

Ces réformes majeures, espacées d’à peine trois ans, sont autant de changements radicaux qui ont attiré l’attention sur le pays et modifient peu à peu l’image de cette Irlande rurale, catholique et conservatrice. D’autant plus quand on regarde le détail des résultats du référendum de vendredi : il y a une homogénéité assez frappante dans l’électorat qui a dit « oui » à l’avortement et pas vraiment de fracture ni régionale, ni sociale.

Peut-être un écart générationnel, mais globalement l’ensemble du pays était sur la même ligne. Et si ce scrutin marque une certaine rupture en Irlande, l’analyse qui est largement partagée ici c’est que l’Irlande est en fait un pays progressiste qui s’ignore. Après le résultat de samedi, le Premier ministre a même parlé de « révolution tranquille ».

D’autres réformes sociétales à venir

L’histoire récente montre en tout cas qu’il y a un électorat prêt à voter ces réformes de société. Pendant la campagne sur l’avortement, il y a bien eu des questions autour de l’euthanasie, mais le sujet suscite moins de débats et le gouvernement irlandais actuel est plutôt pragmatique. Pour le mariage homosexuel et l’avortement, il y avait une demande de la société à l’origine du processus politique et non l’inverse.

Il semble donc assez improbable que Dublin aille sur ce terrain-là, du moins pour l’instant. Cependant, d’autres référendums devraient avoir lieu dès cet automne : l’un pour abroger ou non une loi de 2009 qui pénalise le blasphème et l’autre pour supprimer, dans la Constitution, des références au devoir de la femme au foyer. Il s’agit donc moins de préparer l’avenir que de gommer des éléments passés, très empreints de l’influence de l’Eglise catholique.

L’Eglise catholique en perte de vitesse ?

Si près de 8 Irlandais sur 10 se déclarent toujours catholiques, une bonne partie de cette communauté a mathématiquement dû voter elle aussi en faveur de la réforme de l’IVG. La hiérarchie catholique s’alarme et ce dimanche, le primat d’Irlande s’est publiquement inquiété que l’institution perde contact avec la société. Il juge qu’aujourd’hui, les Irlandais ont une vision « à la carte » de la foi. Autrement dit, ils n’adhèrent pas complètement aux enseignements religieux.

Il faut dire qu’il existe un ressentiment à l’égard de l’Eglise, après des scandales de pédophilie et de maltraitance des femmes notamment. Et ces derniers mois, l’influence de l’Eglise dans la sphère publique a été plusieurs fois remise en question, notamment dans les écoles qui sont dirigées à 90% par des ecclésiastiques, avec un enseignement toujours très imprégné de religion, alors qu’il y a actuellement en Irlande une certaine volonté de séparer davantage l’Eglise et l’Etat.

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