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Pays-Bas

Législatives aux Pays-Bas: de bons indicateurs économiques, un scrutin indécis

Des élections législatives ont lieu ce mercredi 15 mars 2017 aux Pays-Bas. Un scrutin indécis, alors que l'économie affiche l'une des meilleures croissances de la zone euro, un faible taux de chômage et une inflation maîtrisée. Les Néerlandais pourraient être nombreux à accorder leur vote au mouvement d’extrême droite dirigé par Geert Wilders, le Parti pour la liberté (PVV), même si un dernier sondage indiquait mardi que son parti était en chute libre, dégringolant de la 2e à la 5e place. Les bureaux sont ouverts.

Dans la capitale politique hollandaise, La Haye, comme dans bien d'autres endroits du pays, on vote dans des poubelles (propres comme le précise notre envoyé spécial) ce mercredi 15 mars 2017.
Dans la capitale politique hollandaise, La Haye, comme dans bien d'autres endroits du pays, on vote dans des poubelles (propres comme le précise notre envoyé spécial) ce mercredi 15 mars 2017. REUTERS/Michael Kooren
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• Jour de vote important aux Pays-Bas

Près de 13 millions de Hollandais se rendent aux urnes ce mercredi pour renouveler 150 députés. Même si un nombre record de partis - depuis la Seconde Guerre mondiale - sont en lice, on a plutôt parlé d’un duel ces derniers jours, entre le Premier ministre libéral sortant Mark Rutte, et Geert Wilders.

Dans les grandes villes, des bureaux de vote sont installés dans les gares. C'est le cas à Almere, en banlieue d'Amsterdam, où des Néerlandais tractaient encore jusqu’à la dernière seconde ce mardi matin, rapporte notre envoyé spécial Christophe Paget.

Ont été aperçus les Démocrates 1966 (D66), les écologistes, qui ont le vent en poupe, ou encore l’extrême gauche. Mais Almere, ville d'immigration, est surtout connue pour voter Geert Wilders, le candidat anti-islam et eurosceptique.

Le leader du Parti pour la liberté (PVV), le Hollandais Geert Wilders, le 14 mars 2017 à La Hague.
Le leader du Parti pour la liberté (PVV), le Hollandais Geert Wilders, le 14 mars 2017 à La Hague. REUTERS/Robin Van Lonkhuijsen/Pool

• Vers une élection sans grand gagnant ?

Le leader du Parti de la liberté, qui a longtemps fait la course en tête, pourrait finalement finir en cinquième position, à en croire un sondage paru mardi. Son extrémisme appliqué à la crise diplomatique turco-néerlandaise n’a peut-être pas plu.

Avec le record du nombre de partis, compte tenu du mode de scrutin - proportionnelle intégrale -, on peut s’attendre à une longue discussion pour former une coalition à La Haye. Lourde tâche qui reviendra au vainqueur.

A Almere, un électeur confie que selon lui, il faudra au moins six mois de négociations, soit bien plus que les trois mois habituels. Tous les partis ont dit qu’ils ne s’allieraient pas à Geert Wilders.

• La bonne santé économique hollandaise

Avec un déficit budgétaire annoncé cette année proche de zéro, et une croissance qui dépasse les 2 %, l’économie des Pays-Bas est l’une des plus compétitives de l’Union européenne. Pourtant, elle revient de très loin.

Il y a encore trois ans, les Pays-Bas étaient en récession et le chômage avoisinait la barre des 10 %. Mais depuis 2014, l’économie s’est rapidement redressée.

Le pays a remonté la pente grâce notamment à des réformes structurelles entreprises par le gouvernement, qui n'a pas eu peur d'imposer une cure d'austérité budgétaire.

• Les inégalités progressent dans le pays

Parmi ces mesures : celle du marché du travail, radicalement libéralisé, a permis de diviser presque par deux le taux de chômage - qui avoisine aujourd’hui les 5,3 % et continue de reculer.

Le taux de chômage cache en fait une réalité moins flatteuse, à savoir la précarité des emplois, qui progresse, et le nombre des travailleurs pauvres, qui augmente. Un actif sur trois n’a pas n’a pas de CDI et un Néerlandais sur deux travaille à temps partiel.

Selon Christophe Dembik, économiste à Saxo Bank, « sur le très long terme, on a un accroissement des inégalités aux Pays-Bas, notamment en faveur des 1 % les plus riches de la population ».

Manifestation contre le PVV de G Wilders, le 11 mars 2017 à Amsterdam.
Manifestation contre le PVV de G Wilders, le 11 mars 2017 à Amsterdam. REUTERS/Yves Herman

• Un scrutin-test pour l'Union européenne

« C'est bien sûr un facteur qui va entraîner, au niveau des couches populaires, des couches éventuellement moyennes, un vote plus favorable au niveau des parti d'extrême droite et donc, du Parti pour la liberté », ajoute-t-il.

Autre facteur expliquant que la reprise n'a pas fait baisser l'extrême droite : « La vague d'immigration que connaissent les Pays-Bas comme d'autres pays européens, mais qui a été accentuée finalement par la crise des migrants », conclut M. Dembik.

En somme, malgré un bilan économique plutôt satisfaisant, et les dernières indications du sondage de mardi, le parti de M. Wilders garde donc l'espoir d'un très bon score aux élections législatives de ce mercredi 15 mars. Il s'agit donc d'un scrutin-test.

Nous sommes dans la partie Ouest de Rotterdam, à l'université Erasmus, où s'est déroulé lundi le débat télévisé entre les deux candidats en tête, le Premier ministre sortant Mark Rutte et Geert Wilders du PVV. Philip, Sifé, Amanda et Sam nous parlent de la campagne et de leurs aspirations.

01:29

Université Erasmus de Rotterdam: que pensent les étudiants de ces législatives ? Reportage de notre envoyé spécial

Christophe Paget

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