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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: le retrait russe de Syrie

Publié le :

AFP
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« Comme à son habitude, pointe Le Monde, le président Poutine a surpris en s’imposant sur la scène internationale à un moment-clé. Il avait déjà engagé son armée dans des frappes aériennes le 30 septembre 2015, au lendemain de son intervention à l’ONU ; il annonce son retrait six mois plus tard, veille du cinquième anniversaire de la révolution syrienne, au moment où les négociations sur la Syrie reprennent à Genève après l’accord russo-américain sur une fragile cessation des hostilités. »

En fait, poursuit Le Monde, « le Kremlin estime que la mission a été accomplie. Après plus de 9.000 raids menés sur le territoire syrien, a évalué le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, 'les routes d’approvisionnement en pétrole et en armes ont été détruites, les terroristes ont été chassés de Lattaquié, la communication rétablie à Alep, et Palmyre est bloquée, bien que la lutte continue pour la libérer…' »

En effet, constate Le Figaro, « le Kremlin a atteint ses objectifs : sécuriser la 'Syrie utile' et effectuer un spectaculaire retour sur le devant de la scène, à égalité avec les États-Unis, comme au temps regretté de la guerre froide. Il peut désormais investir dans le dossier diplomatique, fort de ce nouveau rapport de force sur le terrain pour arriver à la table des négociations qui ont repris lundi. En abattant d’abord la carte de l’intervention militaire, puis celle de l’apaisement, Vladimir Poutine montre qu’il est devenu, davantage que Washington, le maître du jeu en Syrie. »

Carton plein pour Poutine

Et finalement, pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « en quatre mois, le régime subclaquant de Bachar al-Assad a été remis en selle et plus personne n’envisage sérieusement son départ ; l’opposition a été laminée et la Syrie dite 'utile' quasiment sanctuarisée. Et surtout, surtout, la Fédération a opéré un redressement spectaculaire après avoir été bannie de la communauté internationale pour cause d’annexion de la Crimée. Non seulement Poutine est redevenu fréquentable, mais il apparaît, constate encore le quotidien alsacien, comme un acteur majeur et incontournable au Moyen-Orient. Il a fait saillir ses muscles de lutteur caucasien juste ce qu’il fallait pour impressionner l’Occident, États-Unis en tête. Aujourd’hui, il n’abandonne pas le terrain, il évite l’enlisement, nuance. C’était le dernier piège qu’il lui fallait éviter. »

Quant à la diplomatie française, elle semble plus que jamais à la traîne… « Dix-huit heures !, s’exclame L’Opinion. C’est le temps qu’il a fallu au Quai d’Orsay pour simplement 'prendre note' de la décision de Vladimir Poutine de retirer une partie de ses forces de Syrie. La diplomatie française apparaît, une nouvelle fois, comme prise au dépourvu. Cinq ans après le début de la guerre civile syrienne, l’échec est terrible. Un diplomate au cœur du dossier reconnaissait récemment 'avoir une visibilité assez moyenne sur le duopole' américano-russe, qui tente, non sans succès, de trouver une issue politique. Paris est hors-jeu. A qui la faute ? À Laurent Fabius, au premier chef, répond L’Opinion. Avant de s’installer au Conseil constitutionnel, l’ancien ministre des Affaires étrangères a plus que quiconque incarné cette politique de soutien inconditionnel à l’opposition 'modérée', tout en misant sur la chute finale de Bachar al-Assad. »

Fuite en avant ?

A la Une également, le cadeau du gouvernement aux fonctionnaires et aux jeunes…
« Avec le printemps vient le dégel… de la feuille de paie, ironise Le Parisien. Celle des fonctionnaires tout du moins. En annonçant hier un 'geste significatif' pour les fonctionnaires, Manuel Valls a jeté un pavé dans la mare : pour la première fois depuis 2010, le salaire de tous les fonctionnaires va augmenter. Un coup de pouce qui fleure bon l’opération rabibochage entre François Hollande et l’une des principales 'clientèles' électorales de la gauche. »

Le gouvernement a également annoncé une extension de la Garantie jeunes, ce dispositif d’aide à l’insertion dont le coût est évalué à officiellement à 418 millions d’euros. Alors au total, ces mesures pour les fonctionnaires et pour les jeunes devraient coûter à l’Etat au moins deux milliards…

Du coup, Le Figaro s’étrangle… « Hollande rouvre les vannes de la dépense publique », titre le quotidien d’opposition. « En moins d’une semaine, soupire Le Figaro, François Hollande et Manuel Valls ont couvert le champ entier des absurdités qui affaiblissent le pays depuis des décennies. Acte un, on démonte le projet de loi travail, ce qui restera comme le symbole du renoncement à la réforme. (…) Acte deux, on annonce la généralisation d’une prestation sociale pour les 'jeunes en difficulté', qui perpétue la politique dispendieuse du traitement social du chômage. (…) Acte trois, on promet un 'geste significatif' pour la fonction publique, synonyme d’une fuite en avant suicidaire par la dépense publique. »

Péché par omission…

Autre grand sujet largement commenté ce matin dans les journaux : le scandale des prêtres pédophiles… « Réunis depuis hier à Lourdes, les évêques de France ont dû se confronter à la question des abus sexuels commis par des prêtres et leur attitude face aux victimes, relève La Croix. Mis en cause pour sa gestion de deux affaires anciennes, le cardinal Barbarin a dû s’expliquer sur les raisons pour lesquelles il a maintenu dans des paroisses deux prêtres accusés pour des faits qui remontent au début des années 90. »

Pour le quotidien catholique, l’Eglise doit affronter la réalité en face et le faire savoir : « les catholiques – pas seulement la hiérarchie ecclésiale – ont trop longtemps cherché la protection du silence, y compris lorsqu’ils s’employaient à faire le nécessaire. Un silence non pour protéger les criminels – certains en ont cependant profité – mais pour protéger la réputation de l’Église et, aussi, celle des familles concernées par ces drames. Même motivé par un simple souci de pudeur, un tel silence se paie très cher. Surtout pour les victimes condamnées à intérioriser une douleur qui les ronge. L’Église est au service d’une Parole qui libère, conclutLa Croix. Le devoir lui impose de faire davantage de place en son sein à la parole de ceux qui ont été blessés. »

Enfin, pour Sud-ouest, « c’est entendu, le cardinal Barbarin n’a pas péché par action, (…) mais par omission, en laissant en place des prêtres qu’il savait coupables d’actes pédophiles et en évitant de signaler ces faits à la justice. Comme si l’Église pouvait seule faire justice chez elle. Comme si le secret de la confession l’emportait encore sur celui de l’instruction. »

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