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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une : Batho débarquée

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Revue de presse française
Revue de presse française © Studio Graphique FMM
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Le limogeage hier de Delphine Batho, la ministre socialiste de l’Environnement, est en effet à la Une des journaux ce matin. Et la consonance maritime du patronyme de la désormais ex-ministre inspire les plumes… « Batho coulée, tempête sur le gouvernement », s’exclame Le Midi Libre.« Batho coule, les écolos tanguent », affirme Le Parisien.« Batho virée », constate La Nouvelle République. « La coulée verte », lance Libération.

Libération très critique vis-à-vis de ce limogeage : « en débarquant Delphine Batho, François Hollande et Jean-Marc Ayrault font montre d’une vétilleuse célérité qui leur fit défaut quand, il y a peu, des poids lourds du gouvernement jouaient leur partition avec une arrogance et une violence verbale décomplexée. La désormais ex-ministre paye donc pour tout le monde et, sur le fond, pour avoir simplement dit la vérité. Considérant l’importance des questions écologiques, le budget de son ministère est bel et bien 'mauvais', estime Libération. Quant à la 'déception à l’égard du gouvernement' et le 'doute sur la volonté de changement', qui ne les a éprouvés ? »

Et Libération d’enfoncer le clou : « ce limogeage ne suscitera pas, par magie, l’autorité qui depuis le début du quinquennat manque cruellement à l’exécutif. En s’appliquant trop tard, trop fort et de manière mal ciblée - la foudre tombant comme par hasard sur une femme -, cette sanction révèle plus qu’elle ne résout les dissensions, majeures qui travaillent l’équipe gouvernementale

Le Figaro est tout autant critique mais pas pour les mêmes raisons… « François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont beau célébrer chaque jour les vertus d’une social-démocratie 'moderne', la vieille gauche dépensière refuse de se soumettre. Elle renvoie donc chaque jour le président à ses inconséquentes promesses de campagne. Au train où vont les choses, poursuit Le Figaro, le chef de l’État devra inévitablement s’interroger sur les capacités du PS à endurer l’austérité des mois durant, et peut-être des années. Les socialistes, dont les nerfs sont en train de craquer, accepteront-ils longtemps d’approuver une politique qu’au fond d’eux-mêmes ils réprouvent, et leurs électeurs plus encore ? Bref, François Hollande sera-t-il longtemps majoritaire dans son propre camp ? Question capitale qui décidera de la suite de son quinquennat. »

En tout cas, François Hollande est en phase avec ses récents propos… « Il fallait un exemple et Hollande avait prévenu lors de sa dernière conférence de presse que les écarts verbaux ne seraient plus tolérés, nous rappelle Le Télégramme. Et, malheureusement pour elle, Batho n’avait pas le poids politique d’un Montebourg, ni même compris que Hollande était du genre à déclencher une guerre en 24 heures. Bref, relève le quotidien breton, elle paie le prix de son mécontentement et de son inconscience, par un geste d’autorité attendu depuis longtemps et qui devrait mettre définitivement fin à la cacophonie gouvernementale. »

Les Verts bousculés…

Au-delà du simple cas de Delphine Batho, cette décision a secoué les Verts… « Crise ouverte avec les écolos », s’exclame Le Parisien en Une. « Si la ministre de l’Ecologie était estampillée PS et n’avait jusqu’à hier guère les faveurs des Verts, elle est aujourd’hui devenue un symbole, relève Le Parisien. Celui d’un ministère et d’une cause traités par-dessus la jambe. Du nucléaire à l’aéroport de Nantes en passant par la fiscalité écologique qui se fait toujours attendre, innombrables sont les sujets de divergence, au sein du pouvoir, entre les 'réalistes' socialistes d’un côté, Duflot, Mamère et leurs amis de l’autre côté. Désormais, dans le camp des Verts, le problème du maintien au gouvernement se pose ouvertement. Au-delà de la cuisine politicienne et d’alliances électorales, cette fois, c’est d’une question de principes et de convictions qu’il s’agit. »

Et, pour La Presse de la Manche, « se pose donc clairement, à partir de maintenant, pour l’immédiat ou un peu plus tard, le maintien ou non des ministres écologistes au sein du gouvernement. Nombreux sont les Verts qui souhaitent retrouver leur liberté, qui considèrent que les places gagnées les obligent trop à se taire, ce qu’ils n'ont pas l’intention de faire, puisqu’à l’image de Delphine Batho, les écologistes trouvent que le futur budget pour 2014 n’est pas un bon budget. »

En fait, concluent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « ce brusque accès d’autoritarisme du Premier ministre (et du Président) est tout à la fois un avertissement aux autres membres du gouvernement et un message extrêmement clair à ses futurs ex-alliés : la transition écologique promise est oubliée et il convient d’être efficace dans l’action. Il marque aussi, sans doute, une rupture dans la façon de gouverner son équipe, mais ce qui transparaît dans l’immédiat, pointe encore le quotidien alsacien, c’est cette déchirure qui se dessinait accroc après accroc et qui va fatalement fragiliser le gouvernement lors des prochains votes à l’assemblée. »

Egypte : le bras-de-fer s’intensifie

A la Une également, l’Egypte… avec cette question posée par Le Figaro : « l’armée égyptienne va-t-elle renverser le président Morsi ? » On attend maintenant la réaction des militaires après le discours plutôt offensif hier soir du président égyptien. Ce qui est sûr, relève Libération, c’est que les partisans de Morsi étaient hier « prêts à en découdre. » D’ailleurs, des affrontements meurtriers entre pro et anti Morsi ont fait 16 morts et 200 blessés cette nuit sur le campus de l’université du Caire. Alors, s’interroge Libération, « l’armée prépare-t-elle un coup d’Etat ? Ou va-t-elle se poser en médiateur et forcer pouvoir et opposants à négocier ? »

En attendant, La Croix établit un parallèle entre l’Egypte et la Tunisie : « Le constat doit être amer pour les Frères musulmans : leur projet politique ne rassemble pas, il divise. En Égypte comme en Tunisie, des partis issus de cette mouvance se sont spectaculairement affaiblis à l’épreuve du pouvoir. » En effet, précise La Croix, « d’autres musulmans, au moins aussi nombreux qu’eux, s’opposent à leur projet en défendant leurs propres façons de croire et d’autres façons de vivre. Le message implicite de ces opposants est que la religion relève d’un choix personnel, qui peut avoir une traduction sociale, mais qu’aucun pouvoir politique ne doit chercher à en imposer une interprétation. À moins de se transformer en dictature. » Et, « Il faut espérer, conclut le quotidien catholique, que les Égyptiens et les Tunisiens n’explorent pas trop d’impasses avant de trouver ce qui les rassemble. Car pendant ce temps, la situation économique et sociale ne s’améliore pas, accroissant l’impatience et les frustrations. »

C’est dans ce contexte tumultueux que François Hollande doit effectuer une visite d’Etat en Tunisie à partir de demain… « Des petits drapeaux français sont apparus sur les artères principales de Tunis, note Le Monde, mais les Tunisiens ont le regard tourné ailleurs : vers l’Egypte, où les tensions entre le pouvoir islamiste de Mohamed Morsi et la rue mobilisent l’attention d’une opinion inquiète ; et vers l’Assemblée nationale constituante tunisienne, où les premiers débats sur la future Constitution se sont ouverts dans la confusion, lundi dernier, entre la majorité dominée par le parti islamiste Ennahda, issu lui aussi des Frères musulmans, et les partis d'opposition. (…) Signe d’une certaine prudence, poursuit Le Monde, le chef de l’Etat français ne visitera que la capitale. Aucune rencontre avec le chef du parti Ennahda, Rached Ghannouchi, n’est par ailleurs inscrite à l’agenda, bien que les représentants des 'principaux partis' soient conviés à la résidence de France, ainsi que des personnalités de la société civile. (…) Surtout, le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, auteur en février de propos mal perçus en Tunisie sur un 'fascisme islamique qui monte un peu partout', ne sera pas du voyage. »

Le Théâtre Français… à l’américaine !

Enfin, carnet mondain… avec le bal de la Comédie-Française… C’est « le grand retour du bal de la Comédie-Française », nous apprend Le Figaro. « Il n’a pas eu lieu depuis 1934. Organisé demain soir pendant les collections haute couture à Paris, ce rendez-vous mondain et cosmopolite va donner un sérieux coup de vieux au mécénat traditionnel. »

En effet, il s’agit là d’une opération de communication et de récolte de fonds, un peu à l’américaine. Et la direction a mis le paquet… « En trois siècles, le théâtre n’a sans doute jamais organisé une manifestation aussi majestueuse, relève Le Figaro. Toute une série de lieux d’habitude inaccessibles au public seront ouverts aux invités. On pourra même, et c’est une grande première, arpenter le plateau et danser sur la scène de la salle Richelieu. Même les plus blasés devraient en garder un souvenir inoubliable. (…) Sonorisation, spectacle, gastronomie… Tout doit être prêt pour demain 19 h 30, heure à laquelle cinq cents invités venus du monde entier défileront sur le tapis rouge sous le crépitement des flashs des photographes. »
Un petit détail, le ticket d’entrée est à 1 000 euros… tout de même. Mais, relève Le Figaro, « face aux caisses vides de l’État, la Maison de Molière n’avait pas d’autres solutions que d’augmenter ses recettes propres. »
 

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