Grèce: le gouvernement Mitsotakis réduit l'impopulaire taxe foncière

C'était une promesse de campagne du nouveau gouvernement de droite de Kyriakos Mitsotakis, installé depuis le début du mois : la taxe foncière va être réduite entre 10% et 30% selon la valeur de la propriété. La loi a été approuvée en procédure d'urgence à une large majorité, aussi bien par les députés de la majorité que par l'opposition de gauche de l'ancien Premier ministre Alexis Tsipras. Il faut dire que cette taxe était très impopulaire et l'une des plus symboliques des années de crise.

Le nouveau Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis, vainqueur des législatives du 7 juillet 2019. REUTERS/Alkis Konstantinidis

Depuis 10 ans qu'ils vivent au rythme des mesures d'austérité destinées à améliorer les finances de leur État, les Grecs auront vu passer beaucoup de taxes :taxe de solidarité sur les revenus, taxe professionnelle pour ceux qui un emploi, sans oublier les soudaines et fortes hausses des taxes sur le carburant et la TVA. Mais celle qui concentre le plus la colère, c'est de loin l'Enfia instaurée en 2014 sous la pression des créanciers internationaux de la Grèce.

►A écouter le Grand reportage - Grèce: l'austérité sans fin 

Elle a frappé 5 millions de propriétaires épargnés jusqu'ici. Jugée intrinsèquement injuste, car elle concerne y compris des résidences principales, qui ne génèrent donc pas de revenus par une grande part de la population par ailleurs durement frappée par le chômage.

Kyriakos Mitsotakis, qui a pris la place d'Alexis Tsipras au début du mois a promis une réforme pour « faire renaître la classe moyenne ». Mais en réalité, cette réduction de 25% en moyenne qui va coûter 470 millions d'euros ne s'applique que pour 2019. Un répit temporaire pour les contribuables grecs, car bien que sorti de la tutelle des créanciers l'an dernier le budget du pays demeure sous surveillance. Pour s'assurer qu'il génère bien un excédent de 3.5% du PIB chaque année.