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Economie

Le Beaujolais nouveau garde des couleurs à l’exportation

Le troisième jeudi de novembre rime avec l'arrivée du Beaujolais nouveau. Ce vin primeur, apprécié jusqu'au Japon, représente aujourd’hui un tiers de la production totale de ce vignoble, qui malgré le ralentissement de l'économie mondiale a su garder ses parts de marché à l'exportation.

Beaujolais nouveau 2014
Beaujolais nouveau 2014 DR
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Les vignerons du Beaujolais se réjouissent. Après deux millésimes en berne, la production du vin primeur devrait avoisiner cette année les 200 000 hectolitres, sur un total de 750 000 hectolitres de vin qui devrait être produit dans ce petit vignoble du sud-est de la France. « Le Beaujolais nouveau a toujours son marché. Et cela reste un marché fort », rappelle Jean Bourjade, directeur général de l’Inter Beaujolais.

En effet, les 57 % de la production de ce vin nouveau restent en France, mais les 43 % restants sont expédiés dans 110 pays. Avec un tel pourcentage de son produit phare présent à l'international, la région Beaujolais est un des leaders du vignoble français.

Changement d’image

Il y a plusieurs raisons à cette réussite. Depuis quinze ans, la qualité de ce vin primeur n’a cessé d'augmenter. Pourtant, il a fallu une forte prise de conscience pour réussir à changer l’image du vignoble, dont la réputation avait été ternie par un vin facile, de mauvaise qualité et produit abondamment. La chute brutale des exportations au début des années 2000 a changé la donne. C’est tout le modèle économique de la région basé sur la quantité qui était à revoir.

Il y a environ quatre ans, l’Interprofession a décidé de réguler le marché. Les producteurs n’ont désormais plus le droit de commercialiser plus de la moitié de leur production sous forme de vin nouveau. Il s’agit de mettre en vente des volumes beaucoup moins importants que par le passé.

L'objectif est de maintenir une valorisation du produit et se prémunir de la baisse des prix. Parallèlement, on a réduit fortement la productivité de la vigne par hectare et perfectionné les techniques de vinification. Résultat : aujourd’hui, seul un tiers de la production totale du vignoble est consacré à ce vin primeur, décliné en Beaujolais et Beaujolais-Villages nouveau. Les deux tiers restants sont mis en avant en tant que vins de garde, qui peuvent se boire dans les deux à trois ans. Les dix crus de Beaujolais, soit le haut de gamme produit sur des zones géographiques délimitées, gagnent de nouveaux consommateurs.

Maintenir les parts de marché

Les producteurs se sont, par ailleurs, regroupés pour vendre et promouvoir ensemble leurs vins. Grâce à un travail acharné, ils ont su garder leurs marchés stratégiques, que sont principalement le Japon, les Etats-Unis et l'Allemagne. Ceci malgré une ambiance globalement morose. A lui seul, le Japon attire plus de la moitié du Beaujolais nouveau exporté dans le monde. L'année dernière, 7 millions de bouteilles ont été vendues sur le marché japonais, qui pourrait toutefois souffrir de la récession et de la hausse de la taxe à la consommation.

En revanche, les ventes sur le marché américain pourraient se stabiliser cette année, le Beaujolais nouveau accompagnant traditionnellement les plats de la fête de Thanksgiving. Parmi les marchés qui montent, la Russie pourrait faire défaut, si l’embargo russe sur les produits agricoles européens se poursuit. Mais les producteurs misent déjà sur les nouveaux marchés que pourraient devenir la Chine, le Brésil ou la Corée du Sud, devenue un vrai fan de Beaujolais !

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