Corruption: journées «portes ouvertes» dans les prisons chinoises
En Chine, la dissuasion fait désormais officiellement partie de la campagne anticorruption. Les cadres du parti communiste et leurs épouses sont invités à passer une journée en prison à la rencontre d’officiels condamnés pour détournement de fonds. C’est ce que rapporte le journal China Daily. Cette opération « portes ouvertes » est organisée par la commission de discipline du parti qui ne s’en cache pas : il s’agit bien d’un avertissement.
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Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
Les photos publiées par le China Daily sont surprenantes… On y voit un gardien de la prison de Shiyan, dans la province centrale du Hubei, passer en revue un groupe d’officiels et leurs épouses. Les visages sont graves, l’écoute est assidue : le discours - on l’imagine - porte sur l’intégrité, prônée par le président Xi Jinping dans son opération « mains propres ».
Ces cadres du parti communiste s’apprêtent à rencontrer quinze de leurs anciens collègues incarcérés pour corruption. Et pour renforcer l’effet de dissuasion, des photos de ces officiels déchus en tenue de prisonniers, et en interrogatoire, sont placardées sur les murs.
Dénoncer le mari
« Voilà ce qui vous attend si vous déparez. » La menace est claire et diffusée largement. Ce mois-ci, 70 cadres du parti ont visité cette prison.
Et cette action n’est pas un cas isolé. Des visites du même genre sont organisées à Pékin, pour les responsables de haut rang. Au sud du pays, dans le Jiangxi, la semaine dernière, ce sont 50 épouses de cadres qui ont reçu une journée de formation. Elles ont appris à refuser l’argent sale de leur mari, et si nécessaire, à le dénoncer.
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