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KIRGHIZISTAN

Au Kirghizistan, le président Bakiev refuse de démissionner

Kourmanbek Bakiev reconnaît pourtant qu'il ne contrôle plus le pays. Le chef de l'Etat déchu est réfugié dans le sud et n'a pas l'intention d'en partir. Quant à la nouvelle chef du gouvernement de fait, Rosa Otounbaïeva, elle est reconnue par la Russie mais pas par les Etats-Unis. Après les violences meurtrières de ces derniers jours, ce vendredi 9 avril est déclaré journée de deuil national par le gouvernement d'intérim.

Kourmanbek Bakiev en juillet 2009.
Kourmanbek Bakiev en juillet 2009. Reuters / V. Pirogov
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Pour l'instant, le président Bakiev, réfugié dans le sud du pays, campe sur ses positions. Il reste le président du Kirghizistan, n'envisage pas de quitter le pays ni le pouvoir, même s'il reconnaît ne plus en avoir tous les leviers en main, en particulier les forces de sécurité.

Joint au téléphone par la BBC, il confirme se trouver dans le sud du pays, sans préciser le lieu exact. Et surtout, il se dit prêt à la discussion. « Si ce soi-disant gouvernement intérimaire auto-proclamé est prêt à engager des négociations, alors je suis prêt de mon côté à les écouter et à voir ce qu'ils veulent », dit-il. Ce serait une première dans l'histoire du pays. Jamais un parti au pouvoir n'a toléré jusque-là l'existence d'une opposition. Reste à savoir s'il accepterait de jouer ce rôle jusqu'aux prochaines élections dans six mois.

M. Bakiev dénonce, en tout cas, l'incapacité de l'équipe qui a pris le contrôle de la capitale à assurer l'ordre. Néanmoins ce vendredi 9 avril au matin, le calme est revenu à Bichkek. D'après les informations d'une agence de presse kirghize, des milices populaires ont sillonné la ville pendant la nuit pour décourager les pilleurs, ce qui n'a pas empêché certains de passer à l'acte. Mais la présence policière est renforcée depuis ce matin.

75 morts et un millier de blessés

Le gouvernement provisoire s'attache donc aujourd'hui à consolider sa position, d'une part sur le plan sécuritaire, d'autre part sur le plan diplomatique. D'où le déplacement effectué ce vendredi par le numéro deux de cette autorité de transition, Alamzbek Atambaiev, qui s'est envolé pour Moscou. Son objectif : discuter avec le gouvernement russe de l'aide financière que Moscou est prête à accorder au nouveau pouvoir kirghize. Hier, lors d'un entretien téléphonique entre le Premier ministre Poutine et la nouvelle dirigeante kirghize, Rosa Otounbaïeva, le dossier a déjà été évoqué.

A Bichkek, des centaines de personnes sont encore massées devant la présidence, car c'est là que les gens peuvent consulter la liste des victimes des violences de ces derniers jours. 49 personnes étaient encore hospitalisées dans la nuit du jeudi au vendredi 9 avril. Au total, le bilan s'élèverait à 75 morts et un millier de blessés. Ce vendredi 9 avril est déclaré journée de deuil national par le gouvernement d'intérim.

Nous sommes en cours de normalisation, on va dire, avec le rétablissement d’une autorité dans la capitale. En revanche le pouvoir politique n'est pas stable dans le sud.

01:03

Dans le sud du Kirghizistan, la situation demeure instable

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