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Venezuela

Bachelet au Venezuela: l'opposition se réunit devant le siège du Pnud à Caracas

La Chilienne Michelle Bachelet vient de clore une visite de trois jours au Venezuela. La Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a rencontré Nicolas Maduro et son rival Juan Guaido, ainsi que des ONG de défense des droits humains. Les partisans de l’opposition ont voulu lui faire entendre leur voix. À l'appel du président de l’Assemblée nationale, ils se sont réunis vendredi 21 juin à Caracas devant le siège du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Manifestation de l'opposition vénézuélienne devant le siège du Pnud à Caracas, le 21 juin 2019.
Manifestation de l'opposition vénézuélienne devant le siège du Pnud à Caracas, le 21 juin 2019. REUTERS/Manaure Quintero
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Avec notre correspondant à Caracas,  Benjamin Delille

Après plus d’un mois sans manifestation, ils sont quelques centaines à avoir ressorti les casquettes et les drapeaux tricolores. Au milieu des slogans habituels de l’opposition, un nouveau venu préparé spécialement pour Michelle Bachelet. Il compare Maduro à Pinochet, dont la police politique avait torturé l’ex-présidente du Chili dans les années 1970.

« C’est pour montrer que Nicolas Maduro est aussi un dictateur comme l’a été Pinochet, nous confie Gloria, 46 ans. Nous sommes en train de souffrir comme elle a souffert. Ici, être prisonnier, ça implique de se faire torturer. Ce n’est plus un combat de droite ou de gauche, c’est la démocratie contre la dictature. »

L'ancienne présidente socialiste chilienne Michelle Bachelet et Nicolas Maduro, le 21 juin à Caracas.
L'ancienne présidente socialiste chilienne Michelle Bachelet et Nicolas Maduro, le 21 juin à Caracas. REUTERS/Manaure Quintero

« Le gouvernement est très stratège »

Les manifestants se réjouissent que la représentante onusienne ait pu discuter avec Juan Guaido et avec des ONG qui défendent les droits de l'homme.

Osvaldo regrette simplement que sa visite ne lui ait pas permis de sortir de la capitale. « Le gouvernement est très stratège », fait-il remarquer.

« Ici à Caracas, ajoute-t-il, malgré toute la détresse que l’on observe, on vit comme des privilégiés. Mais dès qu’on sort dans le reste du pays, il n’y a plus d’essence, plus d’électricité, de la dénutrition. Voici ce qui se vit réellement dans ce pays. »

Francisco est plus optimiste. Selon lui, quoi que disent les autorités, impossible de ne pas constater l’état déliquescent de son pays : « La crise est palpable, observe-t-il. C’est devenu une réalité palpable, même dans les endroits manipulés par le régime où il y a un semblant de prospérité. »

« Ce fut profondément douloureux »

Tous attendent le rapport de Michelle Bachelet avec impatience. Ils espèrent pouvoir l’utiliser comme un argument supplémentaire pour pousser Nicolas Maduro hors du pouvoir. « Je pense qu’elle s’en va avec une image réelle de ce qu’il se passe dans notre pays », commente Francisco.

Juste avant de reprendre l'avion vendredi soir, l'ancienne présidente chilienne s'est exprimée depuis l'aéroport. Elle a appelé à la libération des opposants emprisonnés « pour avoir exercé leurs droits civiques et politiques de manière pacifique », et a assuré qu’elle nommerait des délégués pour surveiller la situation des droits de l’homme au Venezuela.

« Nous nous sommes mis d'accord avec le gouvernement pour qu'une petite équipe de deux de nos représentants reste ici avec le mandat de continuer à surveiller la situation des droits de l'homme au Venezuela, a-t-elle déclaré. Ce fut profondément douloureux d'écouter l'histoire des victimes et de leurs proches qui veulent obtenir justice, soit pour de graves violations des droits de l'homme, soit pour des violences politiques liées à leur proximité avec le régime. »

Michelle Bachelet dit espérer « sincèrement que notre évaluation, notre coopération et notre assistance vont aider à renforcer la prévention de la torture et l'accès à la justice au Venezuela. Le gouvernement a accepté que mon équipe ait un accès total aux centres d'emprisonnement pour contrôler les conditions de détention et parler en toute confidentialité avec les personnes privées de liberté. »

► À écouter aussi : En quinze ans le taux de suicide a quadruplé au Venezuela

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