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Honduras

Crise électorale au Honduras: retour à la normalité sur fond d’incertitude

L'état d’urgence décrété vendredi soir par le gouvernement hondurien a permis un retour à la normalité dans la capitale, Tegucigalpa, et dans les principales villes du pays, secouées jeudi et vendredi par de violentes manifestations. Mais la crise politique est loin d’être résolue, car le Tribunal électoral n’a toujours pas repris le dépouillement des suffrages qui présentent des erreurs. Quant au candidat de l’Alliance de l'opposition contre la dictature, Salvador Nasralla, il continue de dénoncer une fraude électorale du camp du président sortant, Juan O. Hernández.

Tegucigalpa, Honduras, le 2 décembre 2017.
Tegucigalpa, Honduras, le 2 décembre 2017. REUTERS/Henry Romero
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Le Honduras a passé la journée de samedi dans un calme relatif, rapporte notre correspondant dans la région, Patrick John Buffe. L’état d’urgence, décrété vendredi soir et accompagné d’un couvre-feu de 18 h à 6 h du matin, a en effet permis de mettre un frein aux violences qui ont accompagné les manifestations organisées ces derniers jours par l’Alliance de l’opposition.

Mais les leaders de cette coalition de gauche ont d’ores et déjà appelé à de nouvelles marches de protestation ce dimanche 3 décembre.

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RFI

Au niveau électoral, c’est toujours l’incertitude qui prévaut, car le dépouillement du scrutin est toujours paralysé. Le recomptage de 1 000 procès-verbaux entachés d'irrégularités n’avait toujours pas commencé ce samedi, en raison de l’absence des représentants de l’Alliance de l'opposition.

Ses dirigeants exigent du Tribunal électoral que ce nouveau dépouillement porte sur 5 000 procès verbaux et que soient recomptés tous les suffrages émis dans trois départements, où le taux de participation a été anormalement élevé.

Quant à son candidat, Salvador Nasralla, il a proposé au gouvernement hondurien une solution pour sortir de cette crise : que soit répétée l’élection présidentielle de dimanche passé, dont les résultats ont été, selon lui, manipulés en faveur de son adversaire, le président Juan Orlando Hernandez, candidat à sa réélection.

L'opposition craint un remake du coup d'Etat de 2009

L'opposition soupçonne le président sortant d'avoir promulgué l'état d'urgence pour faire taire ses détracteurs. Pour Bertha Oliva, coordinatrice nationale du Comité des familles des détenus et disparus au Honduras (Cofadeh), l'évolution de la situation lui rappelle tristement le coup d'Etat de 2009. « Ce qui est en train de se passer, ce sont des violations de tous les droits... et va permettre un nouveau coup d’Etat militaire dans le pays. Cela va être pire que ce qu’ont dû affronter les Honduriens après le coup d’Etat du 29 juin 2009. Ce sont les mêmes acteurs qui n’ont pas été poursuivi pour avoir violé la Constitution de la République et qui ont violé les droits de l’Homme en 2009 qui agissent aujourd’hui. Et ils savent que passé six mois la communauté internationale va leur pardonner. Ils vont prendre le pouvoir en soumettant la population hondurienne à la barbarie la plus cruelle que j’ai pu voir. »

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