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Honduras

Situation politique explosive au Honduras après une présidentielle indécise

La tension est à son comble au Honduras, où le gouvernement vient de suspendre pour dix jours les garanties constitutionnelles pour faire face aux violences et aux débordements qui secouent le pays depuis jeudi 30 novembre, en raison de l’absence de résultats électoraux à l'issue des élections générales du dimanche 26 novembre.

Des partisans de Salvador Nasralla en prise avec les forces de l'ordre à Tegucigalpa, au Honduras, le 30 novembre.
Des partisans de Salvador Nasralla en prise avec les forces de l'ordre à Tegucigalpa, au Honduras, le 30 novembre. REUTERS/Edgard Garrido
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Au Honduras, les autorités ont décidé de décréter l’état d’urgence la nuit dernière pour officiellement mettre fin aux manifestations de l’opposition qui se multiplient depuis une semaine. Car plus de cinq jours après la tenue des élections générales du dimanche 26 novembre, le Tribunal suprême électoral n’a toujours pas annoncé de vainqueur.

Les deux challengers, le candidat de l’Alliance de l’opposition contre la dictature, Salvador Nasralla, et le président sortant, Juan Orlando Hernandez, se sont tous deux autoproclamés vainqueurs. Or si dans un premier temps l’opposant Salvador Nasralla, candidat indépendant à la tête d’une coalition anti-corruption était donné en tête, plus le temps passe et plus la tendance s’inverse puisque désormais c’est le président sortant Juan Orlando Hernandez qui obtiendrait une courte avance.

L’opposant Salvador Nasralla a dénoncé la suspension des garanties constitutionnelles: pour lui, il s'agit un état d’urgence qui vise à semer le chaos. « Le gouvernement annonce en ce moment la suspension des garanties constitutionnelles des Honduriens, explique t-il dans une vidéo sur sa page Facebook. Tout est fait pour continuer à manipuler le processus électoral et pouvoir accorder la victoire au président de la République. C'est une injustice. Ces opérations du gouvernement sont destinées à semer la panique, à engendrer le chaos à vous faire croire que nous, l'Alliance [coalition de l'opposition] sommes à l'origine des destructions. Ce n'est pas vrai. Messieurs, respectez la volonté populaire pour que le Honduras retrouve le calme !»

Blocages de routes, barricades, affrontements, pillages... Durant ces deux derniers jours, des manifestations violentes se sont déroulées dans les principales villes, rapporte notre correspondant dans la région, Patrick John Buffe. Vendredi encore, les partisans de Salvador Nasralla sont descendus dans les rues pour défendre la victoire de leur candidat et dénoncer la fraude qu’aurait commise le tribunal électoral en faveur du président sortant, Juan Orlando Hernandez.

Vérifications repoussées à ce samedi 2 décembre 2017

Pour éviter que la situation ne dégénère, les observateurs internationaux ont fait pression sur le tribunal, pour qu’il procède au dépouillement d’un millier de procès-verbaux électoraux douteux. Ce recomptage était prévu vendredi en présence des représentants des deux candidats.

Il a finalement été repoussé à ce samedi, en l’absence des délégués de l’Alliance de l'opposition qui exige désormais que le dépouillement porte sur 5 000 procès-verbaux. Les vérifications devraient permettre de départager les deux candidats au coude-à-coude. Selon les résultats provisoires, Juan Orlando Hernandez devance Salvador Nasralla de 46 000 voix, une différence d’1,5 % seulement.

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