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Venezuela

Venezuela: la Cour suprême revient sur sa décision pour tenter de calmer le jeu

La Cour suprême du Venezuela est revenue samedi 1er avril sur sa décision d'assumer les pouvoirs de l'Assemblée nationale, où l'opposition est majoritaire. Cette décision avait créé un regain de tension dans le pays. L'opposition a appelé à la mobilisation ce samedi mais l'affluence a été faible. 

Le président de la Cour suprême vénézuélienne s'adresse aux ambassadeurs et représentations diplomatiques, à la Cour suprême, à Caracas, le 1er avril 2017.
Le président de la Cour suprême vénézuélienne s'adresse aux ambassadeurs et représentations diplomatiques, à la Cour suprême, à Caracas, le 1er avril 2017. REUTERS/Carlos Garcia Rawlins
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Le Tribunal suprême de Justice vénézuélienne a renoncé ce samedi à s'arroger les pouvoirs législatifs et à priver les députés de leur immunité. Quelques heures plus tard, la haute juridiction a ensuite publié une décision qui annule les pouvoirs élargis qu'elle avait conféré au président socialiste.

Ces nouvelles sentences interviennent après un Conseil de défense convoqué en urgence la nuit dernière par le président. Nicolas Maduro avait alors exhorté le Tribunal à réviser les décisions précédentes. Les juges ont donc suivi le chef de l'Etat. Pour les adversaires du régime, c'est une preuve supplémentaire du manque d'indépendance de la Haute cour. 

Plusieurs raisons peuvent expliquer le recul de Nicolas Maduro

Premièrement, des divisions sont apparues au sein même du noyau dur du régime. Ce vendredi, la procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, pourtant habituellement très proche du pouvoir, avait violemment critiqué les sentences en dénonçant une « rupture de l'ordre constitutionnelle ».

C'est à la suite de ses déclarations que le président a convoqué la réunion du Conseil de défense, réunion à laquelle Luisa Ortega n'a pas participé. Beaucoup de Vénézuéliens s'interrogent aujourd'hui sur les motivations de Luisa Ortega. On ignore également si la procureure était seule à se prononcer contre la confiscation des pouvoirs législatifs par le Tribunal suprême ou si d'autres corps de l'Etat lui ont emboîté le pas.

Deuxièmement, la pression internationale sur le gouvernement vénézuélien s'est accrue ces dernières heures. Plusieurs pays latino-américains ayant dénoncé un « coup d'Etat » au Venezuela. Au final, Nicolas Maduro a donc annoncé être parvenu à un accord pour surmonter ce qu'il a qualifié de « controverse ».

Des militants de l'opposition lors d'une manifestation contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, à Caracas, le 1er avril 2017.
Des militants de l'opposition lors d'une manifestation contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, à Caracas, le 1er avril 2017. REUTERS/Marco Bello


Faible mobilisation de l'opposition

Ces annonces présidentielles sont intervenues à quelques heures seulement d'une journée de mobilisation. Bien que Nicolas Maduro ait invité l'opposition à reprendre le dialogue, la majorité d’opposition à l'Assemblée nationale a appelé les Vénézuéliens à descendre dans la rue pour défendre la démocratie. Les Vénézuéliens ne se sont donc pas montrés aussi déterminés que les dirigeants de l'opposition. La mobilisation à Caracas a été moins importante que prévue.

C'est un peu après midi que le rassemblement a pris fin. Bilan: l'affluence a été faible, rapporte notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez. Quelques centaines de personnes s’étaient réunies dans le quartier de Chacaito à Caracas. L'opposition n'entend d'ailleurs pas céder devant ce qui apparaît comme un recul du pouvoir vénézuélien. La majorité parlementaire a organisé dans la matinée de ce samedi une session extraordinaire sur une place publique à Caracas.

Accompagné de députés et entouré de plusieurs centaines de manifestants, le président de l'Assemblée nationale, Julio Borges a déclaré : « Même si les juges annulent les sentences, le coup d'Etat au Venezuela perdure ». L'opposition a appelé le gouvernement à organiser des élections et les Vénézuéliens à descendre dans la rue pour défendre la démocratie.

Ce n'est pas acceptable : moi j'ai voté pour une Assemblée nationale pour qu'elle légifère ! Et c'est pour cela que je suis ici, pour soutenir ces députés. Ce que je veux, c'est qu'il y ait des élections maintenant : nous ne pouvons plus attendre car cela fait 18 ans que nous vivons ça et nous voulons sortir de cette crise.

01:12

Dans la rue, les manifestants veulent des « élections maintenant »

Julien Gonzalez

« Sauver la démocratie de notre pays »

Freddy Guevara, le vice-président du Parlement, avait expliqué la position de l'opposition dans une vidéo partagée près de 500 000 fois en quelques heures seulement sur les réseaux sociaux.

« La rupture de l'ordre constitutionnel décidée par la Cour suprême à la demande de Nicolas Maduro représente une occasion historique pour nous, le peuple, de sauver la démocratie de notre pays. Voici le but de notre combat. Un combat qui va perdurer si les pressions s'intensifient. Mais ce sera un combat non violent. Pour éviter de donner des raisons à ceux qui portent les armes de la république d'en venir à la répression. Il est fondamental que le peuple vénézuélien fasse entendre sa voix dans toutes les sphères. Qu'il s'adresse à un procureur, un juge, un militaire, un policier ou une personne de leurs familles. Tous vont faire partie du sauvetage du Venezuela. Un Venezuela qui ne sera pas divisé, mais dans lequel on pourra reconstruire le pays. Un Venezuela ou le changement sera possible », a-t-il déclaré.

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