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Festival de Cannes 2015 / Cinéma / Etats-Unis

«Carol», une histoire d’amour entre femmes

En lice pour la Palme d’or du Festival de Cannes, Carol raconte une histoire d’amour entre femmes dans l’Amérique de New York des années 1950. Curieusement, le désir homosexuel des femmes trouve sa place, mais pas le film de l’Américain Todd Haynes qui fait ce dimanche 16 mai la montée des marches.

Cate Blanchett dans «Carol» de Todd Haynes, en lice pour la Palme d'or du Festival de Cannes 2015.
Cate Blanchett dans «Carol» de Todd Haynes, en lice pour la Palme d'or du Festival de Cannes 2015. UGC Distribution
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Depuis la Palme d’or pour La Vie d’Adèle en 2013, présenter dans la compétition du Festival de Cannes un long métrage qui met en scène l’étincelle et les différents états de l’amour lesbien est devenu un exercice très délicat. Et c’est justement avec beaucoup de délicatesse que Todd Haynes nous installe dans cette histoire new-yorkaise des années 1950.

A priori, tout sépare Thérèse et Carol. La jeune fille rêve de devenir photographe, mais travaille comme vendeuse au rayon de jouets dans un grand magasin new-yorkais. Carol est l’épouse frustrée d’un homme riche et la mère d’une petite fille pour laquelle elle cherche un cadeau pour Noël. C’est ainsi que la rencontre improbable se produit et se répète, car la belle bourgeoise a oublié ses gants sur le comptoir du magasin. Ce deuxième rendez-vous met sur les rails cet amour entre femmes, une relation très mal vue à l’époque.

Capter l'indicible

Comment montrer l’éveil des sens, l’éclatement des bourgeons sentimentaux quand ceux-ci ne sont pas encore visibles ? Todd Haynes arrive à capter l’indicible avec une caméra qui caresse les scènes et une lumière subtile reflétant l’ambiance des rues et la couleur des cœurs dans un impressionnant décor du New York des années 1950.

Une époque coincée entre le maccarthysme avec sa virulente homophobie et un optimisme économique. C’est sur « These Foolish Things » de Lester Young qu’on comprend que, depuis longtemps, le couple de Carol bat de l’aile et que son cœur a choisi de se libérer, quitte à en payer le prix. Et ce dernier est fort. Le mari est prêt à dénoncer les aventures homosexuelles de sa femme pour réclamer en justice la garde exclusive de leur petite fille. Pour Carol commence alors un tiraillement entre les normes sociales, l’amour pour son enfant et son attirance charnelle pour Thérèse. Mais c’est le vent de la liberté qui souffle le plus fort : la jeune femme, qui n’arrivait jamais à dire non à personne, apprend de plus en plus à mieux cadrer ses photos et sa vie. Et Carol, de son côté, refuse désormais d’agir contre sa nature. Elle assumera la vie qui correspond à ses sentiments.

Entre Madame Bovary et La Vie d'Adèle

Cependant, le film Carol donne l’impression de ne pas trouver sa place. Cette adaptation d’un roman sulfureux publié en 1952 par Patricia Highsmith dont l’histoire se déroule un siècle après Madame Bovary et soixante ans avant le choc charnel de La Vie d’Adèle, semble démodé, enfermé dans son époque comme les scènes de nu entre Cate Blanchett et Rooney Mara. Un joli film avec de très belles actrices qui se limite à son côté esthétique réussi, mais qui ne nous apporte rien de nouveau.

► Qui gagnera la Palme d’or 2015? Le classement au jour le jour

 

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