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Tunisie / Beji Caïd Essebsi

Tunisie: où en est le parti Nidaa Tounes?

En Tunisie, le parti présidentiel a tenu son congrès, samedi 6 avril, à Monastir. Nidaa Tounes a officiellement lancé sa campagne en vue des législatives et présidentielle prévues à l’automne prochain. Le président Essebsi a fait savoir qu’il ne briguerait pas un second mandat. Le parti qui s’est imposé lors des premiers scrutins démocratiques du pays est aujourd’hui miné par des luttes intestines.


Le président tunisien Beji Caid Essebsi salue ses supporters à l'ouverture du congrès de son parti Nidaa Tounes, le 6 avril, à Monastir.
Le président tunisien Beji Caid Essebsi salue ses supporters à l'ouverture du congrès de son parti Nidaa Tounes, le 6 avril, à Monastir. FETHI BELAID / AFP
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Cinq ans après avoir emporté la présidence de la République, du gouvernement et de l’Assemblée, Nidaa Tounes est aujourd’hui un parti de troisième rang. La moitié de ses députés a déserté ses bancs pour grossir ceux de Tahia Tounes, le mouvement rival né récemment pour porter le Premier ministre Youssef Chahed aux prochaines échéances électorales.

A la tribune du congrès samedi, le président de la République a demandé à son parti de réintégrer le chef du gouvernement avec qui il était en froid depuis quasi un an.

Béji Caïd Essebsi, en homme d’expérience et fin tacticien, a invité l’homme qu’il a placé à la Kasbah à revenir à la maison pour faire gagner Nidaa Tounes. Une main tendue qui a surpris les cadres du parti, dont le premier, Hafedh Caïd Essebsi, fils du chef de l’État en froid avec le Premier ministre, qui se rêve encore chef de file du parti pour les prochains scrutins.

Ce testament politique du président, 93 ans cette année, et qui n’entend pas briguer sa succession, sonne comme l’ultime tentative de sauver un parti gangréné par des batailles d’ego.

En désignant le quadragénaire Youssef Chahed comme l’un de ses héritiers politiques, en lieu et place de son propre fils, Beji Caïd Essebsi tente de sauver le parti qui l’a porté à Carthage en 2014.

Difficile de savoir si ce qui fut une machine à gagner les élections possède un avenir sans le président. Il y a cinq ans, il se présentait comme le rempart contre le parti d’inspiration islamiste Ennahda. Mais aujourd’hui après avoir gouverné des années ensemble, cette ligne est dépassée, car les partis en lice savent qu’Ennahda, première force politique au Parlement, est un partenaire incontournable pour diriger le pays.


La nouvelle direction de Nidaa Tounes va devoir profiter de la dynamique de Monastir pour surmonter les querelles internes et porter un nouveau projet devant les électeurs. Faute de quoi la chute n’en sera que plus lourde.


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