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Entretien

Christine Manie: «Le premier tour de la CAN féminine a été très riche en émotions»

La phase de groupes de la Coupe d’Afrique des nations féminine au Maroc (CAN 2022) s’est achevée ce 10 juillet. Pour RFI, Christine Manie, ex-capitaine de l’équipe du Cameroun et consultante pour cette CAN 2022, dresse un bilan positif du premier tour du tournoi. Entretien.

Les équipes du Burundi et du Botswana ont agréablement surpris la Camerounaise Christine Manie, durant le premier tour de la CAN 2022 féminine.
Les équipes du Burundi et du Botswana ont agréablement surpris la Camerounaise Christine Manie, durant le premier tour de la CAN 2022 féminine. BackpagePix - Gavin Barker/BackpagePix
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RFI : Christine Manie, qu’avez-vous pensé de ce premier tour ?

Christine Manie : Cette CAN est passée à 12 équipes. Donc, il y a plus de matches que lors des précédentes éditions. Ce premier tour a été très riche en émotions. Il y a eu des surprises également, ainsi que des déceptions. Mais les équipes qualifiées en quarts de finale le méritent, je pense.

Il y a donc plus d’équipes en phase finale : 12 contre 8 avant. Est-ce que ça a tiré le niveau de jeu vers le bas ?

Non, pas du tout. Ça a plutôt eu tendance à élever le niveau de jeu. A 8 équipes en phase finale, on n’arrivait pas à découvrir toutes ces équipes en progression. L’idéal serait que ça monte même à 16 équipes participantes ! Vous me direz qu’on est passé à 12 et qu’il ne faut pas en demander plus. Mais ça a élevé le niveau car on a vu que les nouvelles équipes qui se sont qualifiées ont produit du jeu. Ça a été fluide, vraiment très bien. C’est à se demander comment ça se serait passé pour ces équipes si elles avaient participé à la CAN avant. Elles auraient peut-être encore plus progressé.

La moyenne de buts durant cette CAN 2022 a beaucoup baissé par rapport aux précédentes éditions puisqu’on passe de 2,66 buts matches à par exemple 3,6 buts en 2018. On n’a pas non plus assisté à de très lourdes défaites par 6 ou 7 buts d’écart, comme par le passé. Est-ce que ça signifie quelque chose de particulier, selon vous ?

Ça veut dire que les défenses se préparent bien. Les entraîneurs et les préparateurs travaillent bien. Ça veut aussi dire que les entraîneurs se forment davantage et regardent comment il faut défendre. En tout cas, il faut féliciter les défenses. C’est un point à noter. […]

Peut-être qu’il n’y a pas trop de buts inscrits et que ça va décevoir les amoureux du football. Mais moi, en tant que défenseure, je suis particulièrement satisfaite de voir ce que les défenses réalisent durant cette Coupe d’Afrique des nations.

Des équipes vous ont-elles surpris agréablement ?

Oh oui ! Le Botswana ! Les Botswanaises sont mes chouchous durant cette compétition. Et, même si elles sont éliminées, les Burundaises aussi ont été surprenantes. Le Burundi est peut-être tombé dans la poule la plus coriace avec les ogresses nigérianes et sud-africaines. Mais, d’ici deux ans, elles vont continuer à titiller les cadors de cette compétition.

Y a-t-il une joueuse qui vous a particulièrement plu ?

Plusieurs, oui. Déjà, il y a la capitaine marocaine [Ghizlane Chebbak, Ndlr], qui joue milieu de terrain et a porté son équipe sur ses épaules. Vous me direz que c’est son rôle de capitaine. Mais, avoir cette charge-là… Elle a toute les attentes du peuple marocain sur ses épaules, sachant que le Maroc est le pays hôte du tournoi.

Il y a aussi la numéro 7 du Botswana [Refilwe Tebogo Tholekel, qui a marqué 2 buts, Ndlr]. Elle aussi m’a beaucoup impressionnée. Elle a des qualités athlétiques. Elle va titiller les meilleures. Sachant qu’Asisat Oshoala, la meilleure joueuse africaine, n’est plus là à cause d’une blessure, d’autres joueuses ont la voie libre pour chasser le titre de meilleure joueuse de la compétition.

Evidemment, je n’oublie pas toutes les autres, notamment du côté du Cameroun, comme Ajara [Njoya, Ndlr]. Il va y a voir une lutte à distance pour remporter cette distinction.

A l’inverse, des équipes vous ont-elles déçu ?

(Elle réfléchit) Je ne parlerais pas de déception mais de pression liée à la compétition. Je pense à un exemple, et je ne sais pas si c’est lié à une forme de peur, mais la Tunisie avait très bien commencé le tournoi, puis j’ai senti les Tunisiennes un peu comme tétanisées lors des deux matches suivants. Mais c’est peut-être dû au fait qu’elles n’ont pas participé depuis longtemps à la CAN [depuis 2008, Ndlr]. Ça n’a peut-être pas été simple pour elles. Mais elles sont en quarts de finale et vont peut-être montrer un autre visage. On passe à une phase à élimination directe. Il n’y aura plus de calculs à faire. Mais je ne pense même pas qu’il y ait matière à parler de déception concernant la Tunisie.

Un mot sur les quarts de finale de cette CAN 2022 : Maroc-Botswana, Zambie-Sénégal, Afrique du Sud-Tunisie et Cameroun-Nigeria. Y a-t-il un match que vous attendez avec impatience ?

Oui, j’aimerais bien voir Maroc-Botswana ! Ce match m’intrigue. L’équipe du Maroc joue bien et le Botswana aussi. Il y a aussi Cameroun-Nigeria (elle rit) ! En espérant que le Cameroun puisse passer (sourire).

Propos recueillis à Rabat

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