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Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: tour de vis au Cachemire

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Un soldat indien monte la garde le 5 août dans une rue de Srinagar, capitale d'été du Jammu-et-Cachemire, sous couvre-feu.
Un soldat indien monte la garde le 5 août dans une rue de Srinagar, capitale d'été du Jammu-et-Cachemire, sous couvre-feu. REUTERS/Danish Ismail
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« C’est une véritable bombe géopolitique que le gouvernement indien a lancée hier lundi, s’exclame Le Figaro. Devant les députés du Parlement, le ministre de l’Intérieur Amit Shah a annoncé la fin de l’autonomie du Jammu-et-Cachemire (peuplé majoritairement de musulmans), qui sera divisé en trois territoires et placé sous l’autorité du gouvernement fédéral. La mesure est entrée en vigueur par décret présidentiel. Elle sera lourde de conséquences pour l’Inde comme pour la stabilité régionale, pointe Le Figaro. Cet État du Nord, à la frontière de la Chine et du Pakistan, jouissait d’une autonomie au titre de l’article 370 de la Constitution et, en théorie, le gouvernement fédéral indien devait laisser à l’exécutif et à l’Assemblée législative de la région le soin de gérer ses affaires intérieures. Le statut politique du Jammu-et-Cachemire est d’autant plus sensible que l’Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté sur ce territoire depuis 72 ans, rappelle Le Figaro. Les deux puissances nucléaires sont déjà entrées en guerre à quatre reprises. Mais le parti de la droite fondamentaliste hindou, le BJP, n’a jamais accepté le statut spécial du Cachemire, qu’il considère comme appartenant à l’Inde en dépit de la résolution 47 de l’ONU appelant à la tenue d’un plébiscite. »

Réactions en chaîne ?

Résultat, donc, s’exclame Libération, « le Cachemire, région déjà extrêmement explosive, est en train de vivre un coup de force minutieusement préparé. »

Hier, relate le journal, plusieurs députés du PDP, premier parti régional du Cachemire, « ont pu exprimer leur colère au Parlement : ils ont déchiré la constitution indienne avant de se faire expulser pour cet affront. [...] Les autres dirigeants de partis modérés du Cachemire ont exprimé la même colère malgré le black-out. Deux anciens ministres de la région ont été arrêtés et placés en détention dans la soirée pour avoir exprimé leur révolte contre cette décision unilatérale de New Delhi. De son côté, le Pakistan, qui réclame aussi la souveraineté sur le Cachemire, a “condamné fortement” cette annonce, et prévenu qu’il “fera tout ce qui est en son pouvoir pour contrer des mesures illégales”. On ne connaît pas encore la réaction de la population, assignée à résidence, et celle des séparatistes, pointe encore Libération. Depuis deux ans, ces groupes militants, qu’ils soient financés par le Pakistan voisin ou proches d’Al-Qaeda, ont gagné en popularité. Les enterrements de leurs “martyrs” attirent des foules de plus en plus importantes. Il y a fort à parier, conclut le journal, qu’ils sauront tirer un sanglant profit de ce que beaucoup considèrent comme l’ultime “trahison” de New Delhi envers les Cachemiriens. »

Grève générale à Hongkong

Autre foyer de tension : Hongkong qui a connu hier sa première grève générale, avec son cortège de violences…

« Rien ne va plus, le monde marche sur la tête, lance La Nouvelle République du Centre-Ouest. La preuve, Hong Kong, “la ville la plus sûre du monde” jusqu’alors, était à feu et à sang hier encore. Et cela fait deux mois que l’affaire dure. Carrie Lam, l’inefficiente chef du gouvernement local, était invisible depuis le 22 juillet. Au prétexte de cette grève au sommet, les protestataires ont enclenché la leur. »

« Ce n’est plus une révolte, c’est une révolution, s’exclament Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Le moment est donc critique. Pour Hongkong et pour la démocratie. Pour le modèle chinois aussi, celui que Xi Jinping impose au quotidien à ses ressortissants et qu’il rêve d’appliquer un jour prochain à Taïwan. »

« Voilà le géant asiatique paralysé par ce petit caillou dans sa botte, faisant les gros yeux, multipliant les arrestations, pointe Le Républicain Lorrain. Sans jusque-là parvenir à entamer la détermination des manifestants. À qui profitera le face-à-face ? »

Plombés par Notre-Dame

En France, la polémique enfle à propos des particules de plomb lâchées dans l’air lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris…

« Faut-il mettre Notre-Dame de Paris… sous cloche ?, s’interroge Le Parisien. C’est ce qu’ont très sérieusement réclamé hier un collectif de syndicats et d’associations de familles victimes de saturnisme, maladie pouvant provoquer un dysfonctionnement des reins due à l’inhalation ou l’ingestion de particules de plomb. Aucun cas de cette pathologie n’est pour l’instant avéré autour de Notre-Dame. Mais il est certain, relève Le Parisien, que plusieurs centaines de tonnes de ce métal lourd contenues dans la charpente de la flèche et la toiture ont fondu lors de l’incendie du 15 avril et se sont volatilisées sous forme de particules sur l’île de la Cité, mais aussi sur plusieurs arrondissements limitrophes. Et les taux de plomb sont, sur l’île de la Cité, mais aussi dans les Ve et VIe arrondissements, bien supérieurs au seuil de référence de 5 000 microgrammes/m2. Prenant le risque très au sérieux, l’agence régionale de santé propose aux riverains d’aller faire des prises de sang pour vérifier qu’ils sont en bonne santé. »

Et Le Parisien de s’interroger : « le gigantesque incendie risque-t-il d’accoucher d’un futur scandale sanitaire ? Certains le redoutent. Ce matin, de nouveaux résultats des prélèvements seront rendus publics par la Ville. »

De son côté, le site d’information Mediapart, qui a été le premier à s’alarmer des dangers des particules de plomb, précise que « sur 82 enfants contrôlés après l’incendie, dix ont des taux de plomb dans le sang supérieurs au seuil de vigilance. Certains frôlent même le seuil déclenchant une déclaration de saturnisme. Les familles touchées sont laissées sans réponse », dénonce Mediapart qui pointe du doigt « l’agence régionale de santé, la préfecture de police, le ministère de la Culture et la mairie de Paris qui ont eu connaissance début mai des résultats des prélèvements de plomb dans et autour de la cathédrale Notre-Dame et qui ont attendu plus de deux mois pour les communiquer. »

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