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Revue de presse Afrique

À la Une: l’étau judiciaire se resserre autour de François Compaoré

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François Compaoré, frère de l'ancien président burkinabè Blaise Compaoré, regarde lors d'un sommet à Ouagadougou.
François Compaoré, frère de l'ancien président burkinabè Blaise Compaoré, regarde lors d'un sommet à Ouagadougou. Ahmed OUOBA / AFP
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En France, la Cour de cassation a validé l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso. Rappelons que le frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré, chassé par la rue en 2014, est mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo. Mais ça n’est qu’une étape, car pour extrader François Compaoré, il faudra encore un décret du gouvernement français, lui-même susceptible d’un recours…

Et les réactions sont nombreuses dans la presse burkinabé…

« François fait un pas de plus vers Ouaga », s’exclame L’Observateur Paalga. « Depuis hier donc, François Compaoré, qui a toujours été accusé d’être le commanditaire de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons d’infortune le 13 décembre 1998, se rapproche un peu plus de Ouagadougou sans qu’on sache si le précieux colis qu’il est devenu finira par arriver à bon port et si oui, dans quel délai, car le bras de fer est loin d’être terminé. »

En effet, poursuit L’Observateur Paalga, « quand bien même le décret d’extradition serait signé, l’incriminé et ses avocats auraient encore la possibilité d’attaquer cette décision gouvernementale devant le conseil d’État. Et ils ont d’ores et déjà indiqué qu’ils ne se priveraient pas de ce droit. Autant dire que même si l’État burkinabè vient de remporter une nouvelle manche décisive, il y a encore loin de Paris à Ouagadougou, même si François a de plus en plus de raisons de s’inquiéter de son sort. »

Ouattara à la manœuvre ?

Le Pays reste prudent également : « Il faut se garder de tout triomphalisme », affirme le quotidien ouagalais. « Conscient de ce qui l’attend au Burkina en cas d’extradition, François Compaoré, tel un naufragé, usera, à n’en point douter, de toutes les voies de recours légales qui s’offrent à lui dans l’espoir de trouver une planche de salut. En cela, il sera sans doute soutenu par son frère Blaise Compaoré qui, on le sait, pourrait exploiter le peu de réseaux qui lui reste encore. D’ores et déjà, souligne Le Pays, d’aucuns accusent à tort ou à raison le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, de faire souterrainement montre d’un activisme sans précédent pour tenter de tirer d’affaire celui-là que les Burkinabè appelaient, avec un brin d’ironie, "le petit président", tant il était au cœur de la gestion du pouvoir d’État. C’est dire que d’ici là, beaucoup d’eau pourrait couler sous les ponts et que la justice française, en cassation, pourrait renvoyer les autorités burkinabè à leurs chères études. »

Blaise avant François ?

En tout cas, relève Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, « il se pourrait, vu la procédure judiciaire qui reste, que Blaise, l’aîné (poursuivi dans l’affaire Sankara) atterrisse au Burkina avant François, car depuis quelques semaines, l’ancien numéro un burkinabè manifeste l’ardent désir de revenir, et même des sources affirment, qu’il rentrerait le 16 octobre, en tout cas avant les cinq ans d’exil abidjanais. Ce dossier du retour de Blaise est entre les mains des présidents Alassane Ouattara et Roch Kaboré. Et si ce scénario s’avérait, poursuit Aujourd’hui, ce retour pourrait avoir un cours sur les évènements judiciaires liés à François. Car on imagine qu’un tel come-back sera assorti de conditions de la part du gouvernement burkinabè, mais surtout de la part de Blaise Compaoré, lui-même dans la lorgnette de la justice. »

Aliou Sall corrompu ? Vraies ou fausses accusations ?

Et puis l’onde de choc au Sénégal : le frère du président est accusé de corruption. Dans une enquête diffusée dimanche, la BBC affirme détenir les preuves qu’Aliou Sall aurait touché des pots-de-vin liés à l’attribution de deux champs pétroliers et gaziers à l’homme d’affaires Frank Timis, en 2012. Le frère du président dément et parle d’un « paiement imaginaire ».

L’opposition sénégalaise s’enflamme ainsi qu’une partie des médias. Et ça n’est pas la première fois, pointe Jeune Afrique : « Aliou Sall déchaîne les passions. Un pied en politique, l’autre dans les affaires… Le frère cadet du président est devenu la tête de turc des opposants à son aîné, le chef de l’État, qui l’accusent de prévarication sur fond de népotisme. »

Alors, vraies ou fausses ces accusations ? Pour l’instant, mystère…

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