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Bonjour l'Europe

Le Mouvement 5 étoiles dans la tourmente en Italie

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De plus en plus à la peine face à son allié au pourvoir, le parti populiste, le Mouvement 5 étoiles a subi une déroute électorale le week-end dernier face à la Ligue de Matteo Salvini. Un signe de la perte de vitesse de la formation de Luigi Di Maio qui pourrait être un test avant les prochaines élections européennes. En quoi consiste ce revers du M5S ? Explications.

Luigi Di Maio, le dirigeant du Mouvement 5 Étoiles lors d'un discours à Caserta le 23 février 2018.
Luigi Di Maio, le dirigeant du Mouvement 5 Étoiles lors d'un discours à Caserta le 23 février 2018. REUTERS/Ciro De Luca
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de notre correspondant à Rome,

Il s’agissait d’élections régionales dans les Abruzzes, au centre du pays, région encore profondément marquée par le séisme de l’Aquila en 2009. La Ligue de Matteo Salvini avait fait alliance avec ses partenaires historiques Forza Italia de Silvio Berlusconi et Fratelli d’Italia de Georgia Meloni (parti post-fasciste) et a remporté haut la main le scrutin avec 48% des voix, loin, très loin devant le M5S qui n’a recueilli que 19% des voix.

Même la gauche est passée devant le parti populiste. A elle seule, la Ligue a fait 28%. Le renversement est total : aux législatives du 4 mars dernier, la formation de Matteo Salvini avait fait la moitié de son résultat dimanche. Cette défaite était attendue, mais son ampleur beaucoup moins. Mais cette déroute commence à faire beaucoup pour le parti fondé par Beppe Grillo puisqu'il avait déjà essuyé des revers en Sicile ou bien dans le Molise.

Le M5S, « parti du peuple » comme il s’est toujours présenté décroche de plus en plus de sa base. Au vote dans les Abruzzes on peut ajouter les déboires locaux des deux jeunes maires de Rome et de Turin, villes que la formation avait remportées triomphalement en 2016.

Luigi di Maio, Matteo Salvini, alliés ou rivaux ?

Les deux vice-présidents du Conseil ont beau jurer que leur union fait encore la force de l’Italie, que le gouvernement « tient bon », les fractures sont de plus en plus visibles.

Si on regarde les grandes manifestations dans le pays, on a un bon baromètre de ce rapport de force qui s’inverse, au profit de la droite dure de la Ligue. Dimanche dernier, c’est Di Maio qui était la première cible des dizaines de milliers de manifestants des syndicats à Rome. Il était visé en tant que ministre du Travail et du Développement économique : les Italiens veulent des résultats et « moins de bavardages » disait un des slogans.

On a pu voir aussi la base électorale du M5S s’effriter au grand meeting de La Ligue à Rome, le 8 décembre, on avait été frappé de voir le nombre de délégations de régions du Sud de la péninsule venir acclamer Matteo Salvini alors que son électorat est traditionnellement dans les régions industrielles du Nord.

Autocritique du M5S

Le mouvement de Luigi Di Maio cherche une porte de sortie, à se réinventer. Sur le blog du mouvement, le vice-Premier ministre s’est fendu d’un article intitulé Réflexions sur l’avenir du 5 étoiles, une autocritique qui est nouvelle. Il reconnaît que son parti est en pleine évolution… « Il y a des problèmes de fond », explique le leader populiste. Mais il a cette phrase étonnante : « là où nous ne sommes pas prêts, il faut arrêter de nous présenter ».

Di Maio se défend et rappelle : « Chaque fois que le M5S obtient dans des scrutins locaux des résultats inférieurs aux élections nationales, il y en a toujours qui sont là pour prédire sa fin imminente ». Le mouvement est ancré sur ses valeurs, mais en continuelle évolution, précise-t-il. Di Maio semble dessiner la création d’un véritable parti, avec plus d’ambition nationale, et moins s’accrocher à la dimension territoriale.

Tous les adhérents 5 étoiles vont donc être consultés ces prochaines semaines pour voter sur des propositions et tenter de donner un nouveau souffle au mouvement. « Ce gouvernement durera 5 ans et inspirera beaucoup d’autres en Europe », a conclu Di Maio sur le blog. Cela ressemble à la « méthode Coué » et rassure peu les Italiens pour qui les chances que le gouvernement ne dure pas jusqu’aux Européennes sont une hypothèse de plus en plus crédible.

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