Les plantes seraient des systèmes électroniques naturels selon les chercheurs américains qui ont mis au point Elowan, le « cyborg végétal ». Dotée de capteurs, d’un cerveau électronique qui analyse ses stimuli électrochimiques et d’un système de locomotion sur roulettes, la plante-robotisée est capable de se déplacer toute seule, en se dirigeant vers la lumière pour assurer sa croissance.
« Je suis l'homme à tête de chou ! Moitie légume et moitié mec » fredonnait en 1976, Serge Gainsbourgdans un album sulfureux qui nous dépeint, non pas une histoire d’hybridation entre des humains et des crucifères, mais les relations tumultueuses d’une belle shampouineuse et d’un quadragénaire aveuglé par sa beauté païenne et ses mains savonneuses. Un désordre amoureux qui a fini par contaminer les bio-ingénieurs du Media Lab de l’Institut de technologie du Massachusetts semble-t-il, qui ont annoncé le mariage de belles plantes vertes avec des robots ! L’objectif des scientifiques est d’offrir au règne végétal la mobilité et la capacité d’interagir avec son environnement, tout en l’affranchissant de ses racines.
Le dispositif des chercheurs n’est pas qu’un simple « pot de fleurs monté sur roulettes » qui serait bardé de capteurs. Les végétaux sont déjà des systèmes électroniques naturels, incroyablement complexes, réagissant aux changements de lumière, à la température ambiante, au contact des insectes ou des mammifères et capables de résister aux blessures et aux maladies, argumentent les chercheurs. Un ensemble de stimuli environnementaux qui génèrent de nombreux signaux électrochimiques traversant les organes des plantes, précisent-ils. Pour réaliser cette « association électro-symbiotique », les scientifiques ont inséré des électrodes ultra sensibles directement dans les tiges et les feuilles d’un végétal. Un programme informatique analyse toutes les informations provenant de cette verdure robotisée. La première hybridation qui a été expérimenté a permis à une plante d’appartement de détecter les sources lumineuses nécessaires à son épanouissement et à l’aide d’un système de locomotion autonome, de se diriger spontanément vers elles. « Elowan tente de démontrer ce que pourrait être un végétal augmenté » précisent les chercheurs, dans une vidéo sur le site du MIT.
Ils envisagent bien d’autres interactions cybernétiques comme la possibilité pour les plantes de choisir « leur nutrition, un cadre de croissance favorable et de nouveaux mécanismes de défense contre les agressions environnementales ». Une « botanique cyborg » est en marche, concluent les auteurs de cette étude qui espèrent mettre au point des cultures potagères entières qui seraient capables de s’autogérer par elles-mêmes.
Un nouveau règne du vivant est-il en train de naitre ? Patience ! Rendez- vous dans quelques millions d’années pour savoir comment le peuple des plantes robotisées aura évolué.
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