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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: le comité d’éthique dit «oui»

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L'extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules était une promesse électorale d'Emmanuel Macron.
L'extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules était une promesse électorale d'Emmanuel Macron. Getty Image
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« Et c’est un grand oui, s’exclame Libération.Oui à l’ouverture de la PMA, la procréation médicalement assistée à toutes, en couple ou célibataires, hétéros ou homos. Oui à la possibilité pour les femmes de retarder le couperet de leur horloge biologique en faisant congeler leurs ovocytes, oui à la levée de l’anonymat des dons de sperme, oui aux dons d’embryons post mortem, oui aux recherches sur l’embryon, oui aux tests génétiques, etc. L’avis 129 du Comité d’éthique, rendu public hier matin pourrait marquer une rupture dans l’histoire de la bioéthique à la française, jusque-là surtout jalonnée d’interdits. »

Moralité, commente Libération, « on peut faire toutes sortes de critiques à Emmanuel Macron – elles ne manquent pas ces temps-ci – sauf une : celle de ne pas appliquer son programme. C’est ainsi que, selon le calendrier confirmé hier, l’ouverture de la PMA sera examinée par le Parlement avant la fin de l’année. Le gouvernement attendait l’avis du Comité national d’éthique. Il est favorable, et sans ambages. Après avoir largement consulté, les membres du comité ont rejeté clairement, pointe encore Libération, les objections formulées par les Eglises et par les animateurs de la Manif pour tous. L’intérêt de l’enfant ? Rien ne montre qu’il soit mis en cause dans le cas où l’enfant est élevé par deux mères au lieu d’une mère et d’un père. La supériorité "naturelle" des familles traditionnelles ? Elle n’a plus grand sens à partir du moment où les modèles de famille sont déjà multiples. La norme "anthropologique" qui privilégierait les couples hétérosexuels ? Elle ressort de la croyance religieuse ou du préjugé traditionnel, et non de faits avérés par l’expérience. »

Nouvelle fracture ?

Malgré tout, relève Nice Matin, « la parole de ceux, des évêques de France à José Bové, qui s’inquiètent des conséquences de cette évolution, notamment pour les enfants concernés, mérite d’être entendue. Il faudra donc que tout ce petit monde puisse faire valoir ses arguments sans que le débat vire à la foire d’empoigne. Mais une fois cette étape franchie, estime le quotidien niçois, il ne fait pas de doute que la PMA pour toutes entrera rapidement dans les mœurs. Qui aujourd'hui, seulement cinq ans après son adoption, se risquerait à remettre en cause le mariage pour tous ? »

« La crainte, bien évidemment pour l’exécutif, remarque La Nouvelle République du Centre-Ouest, est que le débat ne reprenne dans la rue, porté par la Manif pour tous comme lors de l’élaboration du projet de loi sur le mariage pour tous. C’est ce que veut éviter à tout prix l’Élysée. Surtout si on se souvient des paroles d’Emmanuel Macron estimant que le gouvernement socialiste avait alors "humilié" les opposants. »

Attention, prévient Paris-Normandie, « l’histoire récente de la loi sur le mariage pour tous l’a prouvé : il y a cinq ans, la France s’est fracturée sur l’autel de la question de l’union gay. Les mêmes causes produisant les mêmes effets… La Manif pour tous pourrait bien resurgir en opposition au bébé pour toutes, refusant ainsi de légitimer des situations de fait. Comme François Hollande en son temps, Emmanuel Macron va devoir tenir bon. »

Aquarius : porte entrouverte ?

A la Une également, l’odyssée de l’Aquarius : c’est finalement la France, le Portugal et l’Espagne qui accueilleront les 58 migrants à bord du navire humanitaire.

Pour Le Figaro, « il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée : quand un bateau, avec à son bord des migrants, demande à accoster, il n’y a plus de "en même temps" qui vaille. Emmanuel Macron l’a bien compris. On pourra lui reprocher d’avoir utilisé toutes les ressources de la casuistique et de la géographie (le port le plus proche n’est pas le nôtre !), souligner qu’il a finalement accepté d’accueillir 18 des migrants de l’Aquarius. N’empêche, relève Le Figaro : il n’a pas voulu que ce bateau rejoigne Marseille et il a bien fait. Les injonctions morales dans lesquelles se mêlent les beaux principes et le cynisme, les analogies historiques douteuses (Aquarius, Exodus) et les intérêts économiques bien pensés n’y changeront rien : il fallait choisir entre l’utopie de l’accueil universel et la réalité de la frontière sans laquelle il n’y a plus de nation. »

En fait, estiment Les Echos, « à huit mois des élections européennes, la priorité d’Emmanuel Macron est de faire mentir le nationaliste Salvini et de montrer que l’Europe ne démissionne pas, qu’elle peut trouver des solutions et se répartir les réfugiés. La preuve par la solution France-Portugal-Espagne trouvée hier. La preuve par la pression mise sur les pays de l’Est lors du Conseil européen. Dire non à l’Aquarius pour trouver une crédibilité européenne et espérer reconstruire un discours humaniste sur l’immigration, tel est le chemin sinueux d’un Macron qui semble avancer en marchant. »

Non, s’insurge La Marseillaise, « en affirmant chercher une "solution européenne" pour l'accueil des 58 rescapés, actuellement à bord de l’Aquarius, le gouvernement français ferme en réalité la porte. Sa porte. Mais la position du président Macron n’est pas celle, heureusement, de tous les Français. Il se passe en effet quelque chose, des élans de solidarité, des expériences fraternelles. »

Le pari catalan de Valls

Enfin, c’est désormais officiel : Manuel Valls est candidat à la mairie de Barcelone.

« Le revoilà sur ses terres natales, pointe Le Figaro. Manuel Valls a officialisé, hier, sa volonté de conquête de la mairie de Barcelone à l’occasion des municipales de mai prochain. Le pari est à quitte ou double pour le Français de 56 ans. Marginalisé dans l’Hexagone depuis sa défaite à la primaire de la gauche puis par la victoire d’Emmanuel Macron, Manuel Valls veut rebondir en Catalogne mais le terrain politique y est glissant. À Barcelone, un front d’indépendantistes attend au tournant celui qui, depuis plusieurs mois, a multiplié les déclarations en faveur de l’unité de l’Espagne. »

En effet, « puisque Manuel Valls aime les défis, il ne va pas être déçu, relève Sud-Ouest. Vouloir, avec son pedigree jacobin, étatiste et autoritaire, se présenter à la mairie de Barcelone ressemble à une expédition pieds nus dans un volcan en ébullition. »

Alors, commente L’Union, « les uns sifflent d’admiration devant ce saut dans le vide, les autres lui souhaitent bon débarras. Comme toujours en politique, il ne faut jamais s’attendre à de grands élans de tendresse. Il est évident que notre ancien Premier ministre n’a plus d’avenir en France, sauf à se lancer dans les ruches, mais Montebourg a eu l’idée avant. Se contenter d’un mandat de député au placard n’étant pas à la hauteur d’un ancien Premier ministre, Valls tente donc le pari catalan. »

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