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Chronique des matières premières

Le marché pétrolier peut s'adapter aux nouvelles sanctions contre Téhéran

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Les nouvelles sanctions américaines contre Téhéran ne vont pas bouleverser le marché pétrolier, il est aujourd'hui en mesure de s'adapter, estiment les experts. Un signe, les cours du brut étaient en repli vendredi.

Site pétrolier de Tabi sur l'île de Qeshm dans le détroit d'Ormuz (Iran).
Site pétrolier de Tabi sur l'île de Qeshm dans le détroit d'Ormuz (Iran). Eric Lafforgue/Corbis/Getty
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Les cours du pétrole ont parlé : après avoir frôlé les 80 dollars jeudi dernier, suite à l'annonce des sanctions américaines contre Téhéran, le prix du baril de Brent s'est replié vendredi à un peu plus de 77 dollars. Une accalmie en phase avec l'appréciation des experts selon lesquels les sanctions contre l'Iran ne devraient pas perturber outre mesure le marché pétrolier mondial.

Impact limité sur le marché pétrolier mondial

L'Iran est pourtant redevenu un exportateur majeur de pétrole. Le numéro trois de l'OPEP a doublé ses ventes à l'étranger depuis la levée des précédentes sanctions, il y a près de deux ans et demi. L'Iran exporte un million de barils supplémentaires par jour (à 2,5 millions de barils par jour).

L’Europe n’est pas actrice des sanctions

Pourtant les nouvelles sanctions américaines devraient davantage ébranler le régime de Téhéran que ses exportations pétrolières. Tout d'abord l'Europe n'est pas associée aux sanctions. A moins qu'elle le décide plus tard, pour pousser l'Iran à réviser son programme balistique et sa politique au Moyen-Orient, l'Union européenne, 20% des importations de pétrole iranien, peut continuer à en acheter si elle le fait en euro, et en passant par des intermédiaires qui n'ont pas d'intérêts majeurs aux Etats-Unis.

L’Asie entre exemptions et stratégies de contournement

Les clients asiatiques, plus de 70% des débouchés, devraient de leur côté pouvoir négocier de larges exemptions de Washington, s'ils montrent leur bonne volonté en diminuant un peu les achats à l'Iran, ce qu'ils ont déjà commencé à faire. Les Américains n'ont aucun intérêt à tourmenter le Japon et la Corée du Sud, leurs grands alliés, ni à titiller l'allié instable qu'est la Turquie. Ils ne pourront rien imposer à la Chine, estime Philippe Sébille-Lopez de Geopolia. Pékin se fera un plaisir d'éviter le dollar et d'utiliser le yuan, monnaie de son nouveau contrat à terme de Shanghai. Quant à l'Inde, rappelle Pierre Terzian de Pétrostratégie, elle a rodé lors des précédentes sanctions un système de troc et de paiement en roupies, sa monnaie locale, avec l'Iran.

500 000 barils par jour de pétrole fourni par Riyad ?

L'impact concret des sanctions américaines sur le marché pétrolier mondial pourrait donc être mineur. Une diminution des exportations iraniennes de 500 000 barils par jour, peut-être, estime Vera Deladoucette, une analyste d'IHS Markit, soit 0,5% des besoins mondiaux. Or l'Arabie Saoudite s'est déjà dite prête à fournir les barils manquants. C'est finalement la grande gagnante des nouvelles sanctions américaines contre l'Iran !

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