A la Une: Lula retranché, le Brésil en ébullition

Les partisans de Lula ont fait bloc autour de leur héros. AFP

Rouge Brésil ! Les partisans de Lula ont fait bloc autour de leur héros, réfugié dans un local syndical près de Sao Paulo, pour éviter la prison à l’ancien président. La police n’est pas intervenue, sans que l’on sache encore si Lula a ou non négocié pour déférer à la convocation lancée à son encontre par la justice brésilienne.

La presse écrite française n’a évidemment pas pu commenter ces derniers développements de la crise en cours autour de Lula au Brésil, mais comme le remarque le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Lula « cristallise toutes les passions, toutes les rancœurs, tous les espoirs et l’immense dépit de ce Brésil moderne qui ne sait plus si l’innocence est encore de ce monde. Il est à craindre que l’incarcération de celui qui a tant fait pour les plus défavorisés et qui était encore le grand favori à la prochaine élection présidentielle embrase la rue. Ce matin, le risque n’est plus seulement théorique » prévient donc ce quotidien de l’est de la France.

Gaza : la marche du désespoir

A Gaza hier, c’était le deuxième vendredi de la «marche du retour». Bilan des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, 9 morts et un millier de blessés. Par balles réelles.Et Libération l’admet « l’emploi renouvelé de cette force létale face à des manifestants incapables de causer de réel danger apparaît toujours aussi disproportionné. »

Pendant que Gaza se désespère, le quotidien Sud-Ouest rappelle tout de même que les Palestiniens réclament « un droit au retour qu’une résolution de l’ONU a validé sans qu’elle ne puisse être mise en œuvre. Ils rêvent de vivre à nouveau sur une terre disparue, près des champs d’oliviers qui ont été rasés, retrouver des maisons qui ont été détruites, fouler un sol qui leur est interdit ». Et ce journal du sud-ouest du pays remarque que « ce n’est pas de Cisjordanie qu’est venue la révolte. Mais de ce territoire désespéré, de cette terre de sable, de songes et de vent, au-dessus de laquelle s’élève la fumée des pneus brûlés. Comme le drapeau noir qui flotte sur Gaza ».

Hongrie : chronique d’une victoire annoncée

En Hongrie, les élections législatives, c’est demain. Sans suspense, mais avec des inquiétudes pour la suite. Huit millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire 199 députés, dont 106 au scrutin majoritaire et les 93 autres sur liste, à la proportionnelle. Introduit en 2014, ce système électoral a été « taillé sur mesure » pour le Fidesz, le parti du Premier ministre Viktor Orbán, dénonce Libération.

Mais au-delà de la Hongrie, c’est une bonne partie de l’Europe qui est confrontée à la montée des populistes. Et Le Progrès le souligne. Si ce journal du sud-est de la France présente lui aussi Viktor Orban comme « probable vainqueur » de ces élections, il estime sans attendre que « le populisme sortira conforté à l’est de l’Europe. La nouveauté est qu’il gagne aussi à l’ouest, déplore Le Progrès (…) Dans l’Autriche voisine, avec le conservateur Sebastian Kurz allié à l’extrême droite, en Italie bien sûr avec la Ligue du Nord et le Mouvement 5 Étoiles, en Espagne avec Podemos, sans oublier la France… ».

Chronique d’une victoire annoncée ? Le journal La Charente Libre voit plus loin encore pour évoquer la « contre-révolution culturelle » prônée par Viktor Orban ou son homologue polonais, « salué par Trump lors de sa visite à Varsovie comme “le combattant pour la famille, la liberté, la patrie et Dieu”. Avec l’objectif non pas de se protéger de la civilisation occidentale multiculturaliste, mais de la remplacer, d’être “l’avenir de l’Europe” », rien de moins.

Un Olivier Faure pour un PS faible

En France, le Parti socialiste tient congrès aujourd’hui à Aubervilliers, en banlieue parisienne, pour investir son nouveau premier secrétaire. Et les amateurs de films d’Hitchcock seront déçus, car il n’y aura « aucun suspense au menu, prévient Le Figaro. Pas de guerres ouvertes entre courants concurrents sur des orientations politiques stratégiques, de triche et de nuit des longs couteaux pour sortir un vainqueur du scrutin. Le nouveau premier secrétaire est déjà connu, c’est Olivier Faure ».

Et ce matin, Olivier Faure assure Libération qu’il travaille à rebâtir le PS. « Pendant des années, nous avons pensé que nous étions mécaniquement la force de l’alternance, toujours à trois points de la victoire. Là, on est à six points de zéro : on doit tout réinventer, prendre tous les risques », déclare Olivier Faure dans Libé.

LR : Calmels-solutions

Du nouveau chez Les Républicains. Son président Laurent Wauquiez met sur pied une cellule projet. Selon Le Figaro, un trio de personnalités « aux profils et aux parcours complémentaires » composera cette cellule de réflexion pour élaborer un nouveau projet. En seront, Virginie Calmels, première vice-présidente de LR, venue du monde de l’entreprise, le député LR du département de l’Yonne, Guillaume Larrivé et le philosophe Luc Ferry « qui interviendra comme personnalité extérieure des Républicains », précise le quotidien conservateur.

De son côté, le journal Le Parisien souligne ce matin que la « ligne ouvertement libérale sur le plan économique » prônée par Virginie Calmels n’est « pas vraiment en odeur de sainteté chez Les Républicains version 2018 ».

Higelin : « à mort » doloroso

La presse française rend hommage au chanteur Jacques Higelin, dont on a appris la mort hier matin à l’âge de 77 ans. Il y a huit ans, Libération avait invité le chanteur à l’occasion de la sortie d’un de ses albums, lui demandant pour l’occasion de jouer les rédacteurs en chef d’un jour. Interrogé sur la mort, thème récurrent dans ses chansons, Higelin avait dit à Libé : « la mort, ce n’est désagréable que pour ceux qui restent… C’est une déchirure de voir souffrir un ami ».

Dans ce journal, le guitariste Rodolphe Burger se souvient : « quand (Jacques Higelin) était dans son assiette, il était capable de fulgurances incroyables, d’être tout simplement génial au piano. C’est un cas unique, je n’ai jamais vu ça ».

« Jacques Higelin laisse derrière lui une foule sentimentale et mélancolique », formule L’Est Républicain (…) Le « grand Jacques » est parti hier et il nous laisse tout retournés ».

On laissera le mot de la fin au journal Le Républicain Lorrain, qui rend ainsi hommage au chanteur disparu : « Higelin, un héros français ? Un héraut du français, en tout cas »…