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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Macron en Corse

Publié le :

Emmanuel Macron à Vescovato, en Corse, le 7 avril 2017 pendant la campagne présidentielle.
Emmanuel Macron à Vescovato, en Corse, le 7 avril 2017 pendant la campagne présidentielle. Eric FEFERBERG / AFP
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Avec cette question : comment Emmanuel Macron va-t-il répondre aux revendications des élus autonomistes et nationalistes désormais majoritaires ?

De nombreux quotidiens ce matin mettent en exergue le dialogue nécessaire, primordial, entre Paris et l’île de Beauté.

Ainsi pour Libération, « il n’y a qu’une seule solution à la 'question corse' : la négociation. (…) Les nationalistes présentent des demandes précises. Toutes ne sont pas acceptables, mais toutes ne sont pas déraisonnables. Le transfèrement de certains prisonniers serait un geste salutaire. De même, la recherche d’une solution rationnelle à l’éviction des insulaires des zones côtières devenues hors de prix n’a rien de scandaleux. Leur opposer une fin de non-recevoir, c’est prendre le risque de réveiller les vieux démons. C’est manquer le coche de l’Histoire. »

En effet, complète La Croix, « il faut qu’un nouveau dialogue s’engage entre les élus de Corse et les plus hautes autorités de la République française. Ce ne sera pas facile, pointe le quotidien catholique. Les deux figures qui sont à la tête des institutions de l’île, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, ont en effet une conception surprenante de la discussion qui s’annonce. D’un côté, ils appellent à 'un dialogue sans préalable ni tabou entre l’État et la Corse'. De l’autre, ils énoncent leurs propres préalables : mention spécifique de la Corse dans la Constitution, co-officialité de la langue corse, statut de résident, rapprochement des prisonniers, amnistie… Ce n’est pas en posant autant de conditions, estime La Croix, que l’on construira l’avenir de l’île et de ses relations avec le continent. »

Manipuler un oursin…

Nice Matin est sur la même ligne : « accepter les revendications des nationalistes corses mettrait un terme à l’indivisibilité de la République. Le chef de l’Etat, au fond, ne peut rien céder sur l’essentiel à des hommes qui affirment que leur île est une nation (…). Il a habilement théorisé un droit à la différenciation pour mener des expériences mais avec une ligne rouge : le respect de la souveraineté nationale. Il lui faut donc donner un contenu précis à cette idée girondine encore floue. C’est l’enjeu de ce déplacement et de cette épreuve corse, conclut Nice Matin, sur laquelle tous ses prédécesseurs ont échoué. Périlleux travail d’équilibriste. »

« Gérer le dossier corse, c’est manipuler un oursin », renchérit Le Journal de la Haute-Marne. Il y a là, « deux visions apparemment inconciliables entre lesquelles le président doit trouver une porte de sortie. Elle pourrait s’ouvrir sur une autonomie accrue. » En tout cas, « le chef de l’Etat n’aura pas la tâche facile pour apaiser les tensions toujours palpables sans renier les intérêts de la République. »

« Emmanuel Macron va jouer les funambules, constate également L’Union. Un coup de menton, puis une caresse. Pas de co-officialité de la langue corse, pas d’amnistie des prisonniers politiques, pas d’inscription de la spécificité corse dans la constitution. En même temps, il devra accorder ses discours de président à ses envolées de candidat, lorsqu’il assurait vouloir 'donner à la Corse les moyens d’emprunter son propre chemin de développement économique'. »

Alors, s’interroge La Voix du Nord, « aujourd’hui à Ajaccio et surtout demain à Bastia, où il prononcera un discours très attendu, le président parlera-t-il le même langage d’ouverture que le candidat dans son discours de Furiani prononcé deux semaines avant le premier tour ? (…) Pour le duo Gilles Simeoni - Jean-Guy Talamoni, l’heure est venue que le président aille plus loin que le candidat, en passant aux travaux pratiques. Le duo verrait bien pour la Corse un statut particulier comme Tahiti ou Saint-Barthélemy mais, relève le quotidien des Hauts de France, pour Paris, Ajaccio ne sera jamais Papeete ! »

Buté et provocateur…

A la Une également, le procès de Salah Abdeslam à Bruxelles…

« Avant l’ouverture de son procès devant la 90e chambre correctionnelle du tribunal de Bruxelles pour une fusillade contre des policiers belges et français le 15 mars 2016, l’on se demandait si l’homme allait parler ou persister dans son silence. Il a finalement choisi une voie médiane, pointe Le Figaro. Sauf revirement spectaculaire, les victimes des attentats de Paris et Saint-Denis, comme ceux de Bruxelles, le 22 mars 2016, n’obtiendront aucune explication de lui. Sans même parler d’une esquisse de repentir. En revanche, c’est en parfait adepte de l’islam radical qu’Abdeslam a saisi la tribune qui lui était offerte non seulement pour plaider sa cause mais pour faire œuvre de propagandiste. »

En effet, soupire Sud-Ouest, « c’est un accusé buté et provocateur qui a repoussé les questions de la juge et retourné contre la société l’accusation de persécuter les musulmans. Sans doute ne fallait-il pas s’attendre à autre chose. (…) Commanditaires absents, auteurs morts ou disparus, la société en est réduite à soupeser les silences d’un second couteau. On aimerait savoir si Salah Abdeslam retrouvera la parole cette semaine ou dans deux ans lors procès qui se prépare à Paris. »

Censure déguisée ?

La censure existe en France… c’est L’Humanité qui l’affirme : « le couperet vient de tomber, pointe le quotidien communiste, avec la décision du tribunal de commerce d’ordonner au magazine Challenges de retirer de son site Internet un article sur les difficultés financières de Conforama, au nom du secret des affaires ! (…) Cette décision pourrait faire jurisprudence. (…) La condamnation de Challenges, qui a fait appel, nécessite solidarité et mobilisation », s’exclame L’Huma qui rappelle cette phrase de Victor Hugo en 1848 : « le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. »

Gla-gla…

Enfin, s’il fait froid en France en ce moment, il fait encore plus froid à Pyeongchang en Corée du Sud, où les JO d’hiver débutent vendredi…

Moins 15 degrés et un vent glacial qui souffle en permanence… « La météo jette un froid sur les Jeux », s’exclame Le Parisien qui redoute l’annulation de certaines épreuves… « Certaines délégations s’inquiètent aussi de la cérémonie d’ouverture à 20 heures dans un stade de 35.000 places totalement ouvert, pointe le journal. Les Coréens ont monté une barrière censée bloquer le vent et prévoient 40 appareils de chauffage extérieur de type terrasse de café. Objectif : éviter de transformer compétiteurs et spectateurs en esquimaux glacés. »

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