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Ouzbékistan: un nouveau président, mais peu de changement

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Cela fait six mois que l’Ouzbékistan a un nouveau président. Shavkat Mirziyoyev, 60 ans, a succédé à Islam Karimov, décédé en septembre dernier après avoir régné d’une main de fer depuis la fin de l’époque soviétique sur la plus peuplée des républiques d’Asie centrale, avec 31 millions d’habitants. En six mois, quelles évolutions notables connaît ce pays d’Asie centrale ?

Le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev en décembre 2016.
Le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev en décembre 2016. Reuters/Anvar Ilyasov
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Le nouveau chef de l’Etat semble vouloir maintenir le régime tel qu’il est, en substance, comme s’il souhaitait seulement neutraliser les puissants du pays.

Fin mai, nous apprenions que celui qui a été un temps pressenti pour succéder à Islam Karimov après ses 25 ans de règne, le vice-Premier ministre Roustam Azimov, avait été limogé. Il supervisait les questions macroéconomiques et les finances. C’était l’homme des relations avec les institutions financières internationales, ce qui fait qu’il était perçu comme plus proche des Occidentaux.
Son limogeage s’est fait - dans la tradition centrasiatique - après l’avoir humilié, en lui confiant en janvier un programme de relance de l’élevage de poulets.

On observe aussi que le nouveau président tente de neutraliser le chef des Services de sécurité, l’inamovible Roustam Inoyatov. Plusieurs officiers de son giron ont été démis de leurs fonctions. Surtout, le chef de l’Etat dit vouloir mettre fin au système de plusieurs taux de change de la monnaie ouzbèke, le Soum… système qui rapporte des fortunes aux cadres affiliés à M. Inoyatov.

Un président pro-russe ?

Ce président est-il pro-russe ? Le question est importante, tant les relations avec la Russie sont cruciales. Près de 2 millions d’Ouzbeks sont des migrants du travail en Russie, ce qui est un facteur « vital » pour l’économie et la paix sociale en Ouzbékistan.

Le limogeage de M. Azimov est d’abord une question de politique intérieure, mais il dit aussi quelque chose de la relation que M. Mirziyoyev entend entretenir avec Moscou. Son prédécesseur, Islam Karimov, avait passé 25 ans à contenir l’influence russe dans son pays.

M. Mirziyoyev semble plus proche de Moscou, de Vladimir Poutine notamment par l’intermédiaire d’un des plus riches oligarques de Russie, Alicher Ousmanov, d’origine ouzbèke. Dès novembre, un accord de coopération militaire était signé avec la Russie.

Est-ce à dire que l’Ouzbékistan pourrait s’associer aux grands projets géopolitiques de M. Poutine, comme l’Union économique eurasiatique ? Même s’il n’en est pas question officiellement, cela reste néanmoins intéressant.

Mais l’ancien président a montré beaucoup de défiance à l’égard d’un tel projet. Même chose d’ailleurs avec d’autres organes de coopération régionale qui ont le tort, vus de Tachkent, d’être trop dominés par l’ancienne puissance coloniale. Par exemple, l’Organisation du traité de sécurité collective (l’OTSC), dont le pays a été membre à deux reprises, s’est retiré dès qu’il a pu en 2012 la dernière fois.

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