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Russie

Russie: Alexeï Navalny et plus d’un millier de ses partisans arrêtés

Des arrestations massives ont eu lieu en Russie lundi 12 juin à Moscou, Saint-Pétersbourg et dans d'autres villes du pays. Des interpellations lors de manifestations non autorisées organisées à l'appel de l'opposant Alexeï Navalny pour dénoncer la corruption des élites. L'opposant a lui-même été interpellé avant le rassemblement. Il a comparu dans la journée devant un tribunal de Moscou et a été condamné à 30—jours de prison pour refus d'obtempérer aux forces de l'ordre et violations des règles encadrant l'organisation de manifestations.

A Moscou, plusieurs milliers de partisans de Navalny, dont de nombreux adolescents et étudiants, se sont réunis à quelques centaines de mètres du Kremlin, Au moins 400 personnes ont été arrêtées.
A Moscou, plusieurs milliers de partisans de Navalny, dont de nombreux adolescents et étudiants, se sont réunis à quelques centaines de mètres du Kremlin, Au moins 400 personnes ont été arrêtées. REUTERS/Maxim Shemetov
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Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne

Alexeï Navalny a été arrêté à son domicile avant même de pouvoir se rendre sur le lieu de la manifestation, mais cela n’a pas empêché ses partisans de manifester, et même bien au-delà d’ailleurs des partisans de Navalny.

Des manifestants pour la plupart très jeunes disent leur ras-le-bol du régime. Un de leur slogan était : « Nous aimons la Russie, mais nous en avons marre du régime ». Un autre slogan repris massivement par la foule : « Un, deux, trois Poutine, va-t’en ».

Les forces de l’ordre sont arrivées en masse repoussant les manifestants vers une rue où se tenait une fête médiévale en l'honneur de la journée de la Russie.  Dans un premier temps, les manifestants se mêlaient aux familles présentes ne scandant aucun slogan. Et puis les forces anti-émeutes se sont installées au bout de la rue et ont commencé à avancer. La foule a alors commencé à entonner des slogans, mais elle est restée très calme et les forces de l'ordre ont arrêté des gens qui ne faisaient que brandir une pancarte ou chanter un slogan.

Au total, au moins 1 500 personnes auraient été arrêtées à Moscou, d'après les ONG. Ce qui est frappant, c’est que ça ne décourageait pas les manifestants. Certains distribuaient des autocollants « On en a marre », sous les yeux des forces de l’ordre. Et chaque arrestation était ponctuée d’applaudissements ou de cris : « honte », « honte ».

En province, il y a eu surtout des arrestations assez violentes à Saint-Pétersbourg. Au moins 900 personnes y ont été interpellées. Il faut dire que Navalny a encore une fois réussi son pari de faire sortir les gens dans la rue et malgré les condamnations qui ont déjà été prononcées à la suite des manifestations du 26 mars, les gens continuent à protester

Poutine doit répondre jeudi aux questions des téléspectateurs dans son émission annuelle Ligne directe. A quelques mois de l’élection présidentielle, il devra trouver les mots pour convaincre.


■ De nombreuses réactions

Les arrestations parfois musclées de manifestants ont fait l’objet de nombreux commentaires. Le président du Parlement européen Antonio Tajani a fait part de « son inquiétude » à la suite de l’interpellation d’Alexei Navalny. L’eurodéputée allemande du groupe des Verts Rebecca Harms condamne pour sa part une réponse disproportionnée de la police russe face à des manifestants pacifiques sortis pour dénoncer la corruption.

La réaction n’est pas adéquate, n’est pas tolérable, on ne peut pas, dans une manifestation non-violente, réagir en arrêtant des centaines de jeunes…

00:58

Rebecca Harms

Anastasia Becchio

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