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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Fillon, lâché par les siens, ne lâche rien

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François Fillon en déplacement à Nîmes (Gard) le 2 mars 2017.
François Fillon en déplacement à Nîmes (Gard) le 2 mars 2017. REUTERS/Jean-Paul Pelissier
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Pour bien comprendre l’attitude et la fébrilité du toujours candidat de la droite ce matin, il n’est sans doute pas inutile de souligner au préalable ce nouveau point d’orgue qui est venu hystériser l’ambiance dans les rédactions dans la soirée du 3 mars, sur les coups de 20 h, soit en plein grand-messe des principaux journaux télévisés en France, quand le site internet du Journal du Dimanche a publié la lettre de démission de Patrick Stefanini, directeur de campagne de François Fillon, en omettant de préciser que cette démission ne serait effective que dimanche soir, après le rassemblement prévu le même jour à 15 h place du Trocadéro à Paris. Dans les minutes qui ont suivi, en plein journal télévisé, la démission de Patrick Stéfanini a été démentie, les confrères en direct étant véritablement alors tournés en bourriques, et les Français qui suivaient les journaux télévisés avec.

Vrai tohu-bohu, donc, subi par la presse, mise à rude épreuve. Et ce matin, ses manchettes s’en ressentent, et pas qu’un peu ! Témoin celle de Libération : « Fillon, l’implosion », lance ce confrère, étant rappelé qu’une implosion suppose qu’un corps soumis à une pression extérieure s’écrase violemment ou s’effondre, alors qu’au contraire, Fillon résiste toujours. Libé qui use aussi d’une formule à tout le moins énigmatique : « Ce ne sont plus les rats qui quittent le navire. C'est le navire qui quitte le rat. » Un navire qui quitte le rat ? C’est du jamais-vu dans la marine ! Mais Libé persiste et signe. « Lâché de toutes parts, le candidat LR compte sur ses supporteurs les plus déterminés pour passer le week-end », énonce-t-il.

« La droite en état de crise », confirme Le Figaro. Mais ce quotidien conservateur souligne aussi que Fillon « résiste à l’offensive des juppéistes ». Tiens tiens ! Plus sobrement, Le Parisien se demande « jusqu’où ira » François Fillon.

Fillon : giga-meeting au Trocadéro

Jusqu’où ? Justement. Le candidat de la droite appelle ses partisans à « résister » en venant le soutenir dimanche 5 mars à 15 h place du Trocadéro, à Paris, face à la tour Eiffel, là-même où Nicolas Sarkozy avait organisé le giga-meeting de clôture de sa campagne électorale de 2012.

Oui, la presse se demande ce matin jusqu'où son ancien Premier ministre est prêt à aller dans la résistance. Comme le souligne à son tour Le Parisien, François Fillon joue son « va-tout » avec ce rassemblement du Trocadéro. Et dans ce journal, un de ses plus fidèles soutiens, Henri de Castries, ancien président du groupe d’assurances Axa, lui apporte un soutien sans faille, en déclarant qu'il n'a « jamais eu de doute sur la force de son caractère et la profondeur de sa détermination ». Et Henri de Castries de se montrer officier de réserve de la légion : « On tient les positions qu’on vous a assignées. Et je ne me sens pas seul ! », lance ce fidèle de François Fillon. Ambiance. On dirait le capitaine Danjou à Camerone.

Comme l’explique Le Figaro, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy ne peut plus désormais compter que sur un « raz-de-marée » au Trocadéro qui, une fois de plus, « déjouerait les pronostics ». Mais ce journal prévient qu'à droite « la bronca anti-Fillon ne faiblira pas ».

Dans la presse en région, les avis sont tout aussi tranchés, sinon plus. Florilège : La République des Pyrénées trouve que tout est « à l'image de ces situations où un forcené refuse de se rendre ». Pour Les Dernières Nouvelles d'Alsace, « au pays de Fillon, on s'accroche au-delà du moment où tout est joué, et publiquement perdu ». Le Midi libre considère que « ce n'est plus la justice qui est en jeu, c'est la démocratie qui vacille (…) Tout ce que la droite compte comme compétence a bien compris qu'il était temps de mettre un peu de raison dans cet aveuglement ».

A Sud-Ouest, « jamais des foules n'ont été exhortées ainsi par un présidentiable à la résistance. Mais résister contre qui ? Et pour qui ? » Le Républicain lorrain craint une « manif tournant à l'aigre » dans les rangs des Républicains. « François Fillon feint d'ignorer le danger. Droit dans ses bottes », énonce ce quotidien de l’est de la France, en référence à la formule d'Alain Juppé face aux grèves déclenchées en 1995 par son plan pour les retraites et la Sécurité sociale. L'Alsace trouve « difficile de donner tort à ceux qui considèrent qu'appeler à contester la justice n'est pas digne d'un homme aspirant à exercer, dans deux mois, les fonctions de président de la République, garant du bon fonctionnement de cette institution indépendante ». La Montagne, enfin, écrit que François Fillon joue « le peuple contre les élites » et que son QG de campagne est devenu « Fort Knox ».

Fillon : le dilemme de la droite

La Nouvelle République du Centre Ouest remarque que François Fillon compte sur la base et une forte mobilisation au Trocadéro ce dimanche. « Et même si la mobilisation fait un flop, qui pourrait le débarquer ? », se demande ce quotidien publié dans le fief du candidat de la droite.

On laissera le mot de la fin à La Presse de la Manche, qui remarque qu’aujourd’hui samedi 4 mars, François Fillon a 63 ans. Et le jour de son anniversaire, on a le sentiment que ses amis sont décidés à lui « faire sa fête » !

Kopa : une étoile est morte

Hommage de la presse à Raymond Kopa, disparu vendredi 3 mars. Une légende du football français s’est éteinte. « A jamais le 1er », salue Le Parisien.

« A jamais le pionnier », rehausse avec respect L’Equipe sur une photo pleine page de Raymond Kopa laçant ses chaussures, dont on ignore si elles sont à crampons ou à barrettes. La classe Kopa. Toute une époque, Kopa !

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