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Revue de presse Afrique

A la Une: le Maroc fait son retour au sein de l’Union africaine

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Les chefs d'Etat africains réunis pour le 28e sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, Etiopie, le 30 janvier 2017.
Les chefs d'Etat africains réunis pour le 28e sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, Etiopie, le 30 janvier 2017. AFP/Zacharias ABUBEKER
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« Retour victorieux du Maroc à l’Union africaine », s’exclame le quotidien marocain Le Matin. « Une écrasante majorité de pays africains a soutenu ce retour (…). » Un retour qui est « le fruit, estime Le Matin, d’une politique proactive et soutenue de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et d’une vision royale en faveur du développement d’une coopération Sud-Sud et d’un partenariat gagnant-gagnant, dans l’objectif de défendre la première cause nationale ».

Il est des signes qui ne trompent pas. « 72 heures avant l’ouverture du sommet, Mohamed VI était déjà dans la capitale éthiopienne », pointe L’Observateur Paalga au Burkina. « Evénement mémorable s’il en est, poursuit le journal, car il y a de cela 33 ans, sous le règne d’Hassan II, que le Maroc claquait la porte de l’organisation panafricaine pour protester contre la présence de la République arabe sahraouie démocratique qu’elle considère comme son territoire. C’est donc un virage à 180° opéré dans la diplomatie marocaine depuis juillet 2016. Plutôt que de bouder dans son petit coin, mieux vaut, a estimé le souverain actuel, revenir dans la maison pour mieux défénestrer "l’imposteur sahraoui". »

Grande victoire diplomatique pour le Maroc, donc, poursuit L’Observateur : « c’eût été un grand camouflet, sinon un crime de lèse-majesté, si la tournure des événements avait été autre. L’honneur royal est sauf, malgré les quelques réserves, voire les réticences, de certains pays, comme le Zimbabwe de Robert Mugabe ou l’Afrique du Sud de Jacob Zuma. Même le frère  ennemi, l’Algérie, de qui on attendait des tirs de barrage contre cette réadmission, s’en est pourtant félicitée. Autant dire un acte qui vient comme une cerise sur le couscous royal marocain que l’UA vient de servir à Mohamed VI ».

Pour sa part, rapporte Jeune Afrique, « Mohamed Salem Ould Salek, ministre sahraoui des Affaires étrangères, a évoqué un "débat démocratique. Dès lors que le Maroc, a-t-il déclaré, n’a pas posé de conditions ni fait de réserves sur l’acte constitutif, notamment les articles 3 et 4 qui reconnaissent les frontières issues de la colonisation, on le prend au mot. La république sahraouie souhaite la bienvenue au Maroc. Tous les États, y compris les amis du Maroc ont déclaré qu’ils travailleraient pour que la RASD et le Maroc résolvent le problème", a-t-il rajouté ».

Le Tchad garde un pied au sein des instances dirigeantes de l’UA

Autre événement de ce sommet : enfin un successeur à Nkosana-Dlamini Zuma.
« N’ayant pu le faire, relève Ledjely.com, lors de leur précédente rencontre à Kigali, les dirigeants du continent ont réussi, cette fois à trouver un successeur à la Sud-africaine, Nkosana-Dlamini Zuma, en la personne du ministre des affaires étrangères du Tchad, Moussa Faki Mahamat. » A 56 ans, Moussa Faki Mahmat prend donc la tête de la Commission de l’Union africaine. « Particulièrement au fait des crises sociopolitiques qui éclatent dans la sphère d’influence de son pays, son élection, estime le site guinéen, est une marque du poids diplomatique que le Tchad et Idriss Deby Itno en particulier tirent de l’intervention stratégique des troupes tchadiennes au Sahel et dans le bassin du lac Tchad contre divers groupes terroristes. Cédant son poste de président l’UA à son homologue guinéen Alpha Condé, Idriss Deby a donc réussi à placer son poulain à la tête de l’instance exécutive de l’Union africaine. Une manière de garder un pied au sein de l’institution panafricaine. »

« Et ce n’est pas tout, complète Le Pays au Burkina. Le Tchad apparaît aujourd’hui comme un allié sûr des Occidentaux dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne. Toute chose qui amène certains à voir la main invisible des Occidentaux, en tant que principaux bailleurs de fonds de l’UA, dans le choix de Moussa Faki Mahamat ; histoire de récompenser Deby pour ses multiples efforts de guerre et de sauver le soldat actuellement face à une grogne sociale qui n’en finit pas. »

Et, « tant que Moussa Faki Mahamat sera un faire-valoir pour ne pas dire un commis expéditionnaire des chefs d’Etat, poursuit Le Pays, il lui sera difficile d’avoir les coudées franches pour travailler. Tout au plus pourra-t-il se défouler, de temps à autre, comme le faisait souvent Alpha Omar Konaré, en titillant les cancres de la démocratie du continent qui, faut-il le rappeler, n’en ont cure. Et même là, le rêve n’est pas permis, soupire Le Pays, puisqu’on voit mal le successeur de Dlamini-Zuma remonter les bretelles à son mentor, Idriss Deby, dont le pays représente l’une des dictatures les plus féroces du continent. »

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