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Libye

[Reportage] Offensive d'Haftar en Libye: le calvaire des déplacés de Tripoli

L’ONU estime à près de 150 000 le nombre de Libyens qui ont dû fuir leur maison depuis l’offensive de Khalifa Haftar le 4 avril 2019. Environ un tiers a trouvé refuge dans le centre-ville de Tripoli et les municipalités aux alentours, comme Tajoura, à l’est de la capitale libyenne. Une cinquantaine de familles ont été relogées dans des baraquements d’un chantier à l’abandon, sans eau potable. Neuf mois après le début du conflit, leur situation n’a pas changé, provoquant une montée de l’exaspération.

Une rue de Tripoli, en Libye, le 13 janvier 2020.
Une rue de Tripoli, en Libye, le 13 janvier 2020. Mahmud TURKIA / AFP
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Pendant que des enfants s’amusent à se courir après entre les maisons préfabriquées, Moustafa Milad s’emporte à la vue des journalistes. « Voilà où on en est réduit, déplore-t-il. Ici, les gens en ont marre de tout ! Apporte-moi un responsable, je vais lui dire les choses comme elles sont ! »

Sa colère laisse vite place au désespoir. Le père de famille, qui a perdu sa boutique et donc son revenu, s’avoue incapable de faire face aux besoins les plus élémentaires pour sa famille.

« Le principal de l’école m’a dit qu’il n’avait que deux chaises par table, raconte-t-il. Que si je voulais inscrire mon fils je devais apporter une chaise en plastique pour qu’il s’assoie près des autres. Je lui ai dit : "Tu me demandes d’acheter une chaise en plastique alors que je ne peux même pas acheter du pain !" »

Pas d'aide du gouvernment

Dans l’unique pièce où vivent les cinq membres de la famille Chouchane, la fille aînée de 17 ans, Raouyah, fait face à une autre situation honteuse. « Bien sûr que j’aimerais partir, déclare-t-elle. Je suis obligée de dormir dans la même pièce que mon père. Cela n’était jamais arrivé jusqu’ici ».

À la mairie de Tajoura, Abdelfatah Otman, en charge des déplacés, se plaint, lui, de l’absence d’aide du gouvernement de Tripoli. « C’est de la simple mathématique, explique-t-il. Les aides reçues sont insignifiantes au regard des neuf mois de guerre et des 5 000 familles déplacées installées à Tajoura ».

► À lire aussi : Libye: le cessez-le-feu, à peine entré en vigueur, se fragilise

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