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Madagascar

Madagascar: la résilience des habitants des bas quartiers de la capitale

A Madagascar, de plus en plus de chercheurs se penchent sur la capacité de résilience des populations vulnérables. Une aptitude difficile à mesurer car nécessitant des études qualitatives longues sur le parcours de vie des ménages. Toutefois, dans la capitale, les chercheurs ont pu tirer quelques enseignements sur le niveau d’adaptation et de résilience des habitants des bas quartiers.

Une vue de bidonville de la Réunion Kely, à Antananarivo, la capitale de Madagascar (photo d'archives).
Une vue de bidonville de la Réunion Kely, à Antananarivo, la capitale de Madagascar (photo d'archives). RFI/Sarah Tétaud
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A 62 ans, Ernestine est vendeuse de rue. Avec son père et cinq de ses petits-enfants, elle occupe un 6m² insalubre, dépourvu d’eau, d’électricité, de toilettes et de douche, dans un bidonville de la capitale. « On prépare à manger dehors, devant la porte, raconte-t-elle. Pour dormir, on pousse les chaises à l’extérieur, pour faire de la place, on déplie une couverture sur le sol. Et au réveil, on rentre les chaises. C’est compliqué, surtout pour la promiscuité parce que quand tu veux te changer, tu ne peux pas parce qu’il y a toujours quelqu’un ici. Mais comme nous n’avons pas d’argent, nous sommes obligés de rester ici, on ne peut pas louer une maison. »

Pour Patrick Rasolofo, directeur de l’Institut international de sciences sociales, Ernestine fait partie des nombreuses personnes tombées dans ce qu’il appelle les « trappes à pauvreté ». Impossible pour elles alors de s’en sortir seules. « La société des bas quartiers n’est pas encore résiliente parce qu’il faut leur montrer le chemin pour qu’ils puissent rebondir. Donc il faut des actions des intervenants, des ONG, de la société civile et également de l’Etat. En fait, analyse-t-il, il y a une habitude qui s’installe chez ces gens avec ce mode de vie dans la promiscuité, dans la pauvreté, et donc à ce moment-là, il faut tirer ces gens pour leur montrer autre chose que ce qu’ils vivent au jour le jour. »

Si la majorité de cette population, vulnérable aux chocs, a pu, d’après les chercheurs, s’adapter à la misère pour sa survie, elle n’arrive pas seule à s’extirper de cette misère. Or, les solutions sont à trouver en dehors du giron de l’Etat, les politiques publiques étant quasi inexistantes sur ce sujet.

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