Grogne des magistrats: déception après une réunion avec le gouvernement malgache
Ce qui devait être une belle opportunité a été un échec. Pendant 10 jours à Madagascar, responsables de la Primature, du ministère de la Justice et du syndicat des magistrats se sont assis pour la première fois à la même table pour discuter des revendications des magistrats, usés par les pressions et l'ingérence qu'ils subissent au quotidien. Aux neuf revendications prioritaires exprimées, des solutions avaient été avancées. Seulement voilà : jeudi, lors de la journée de validation de ces solutions, aucun accord écrit n'a été trouvé. Un gâchis et une immense déception pour les magistrats.
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La vice-présidente du syndicat des magistrats de Madagascar est déçue. Pire. Rojovola Bora déplore un manque de soutien, voire un blocage volontaire, de la part de son ministère de tutelle, le ministère de la Justice.
« Un des vrais problèmes de la justice aujourd'hui à Madagascar, c'est le manque d'indépendance. Par exemple, nous magistrats, nous recevons en permanence des ordres verbaux de la part du ministère de la Justice. Des ordres que nous ne sommes pas censés recevoir. Et du coup nous avons demandé lors de cette commission que dorénavant, les ordres doivent être faits par écrit et non pas oralement. Nous n'avons hélas pas eu de réponse claire là-dessus. On nous a répondu par des "oui, non, peut-être", par des promesses... »
Joints par téléphone, aucun responsable de la Primature ni du ministère de la Justice n'a souhaité répondre à nos questions. De son côté, la présidente du syndicat, Fanirisoa Ernaivo, place son dernier espoir entre les mains d'un homme.
« Etant donné qu'on n'a pas eu de retour concret par rapport à nos revendications, et visiblement ça ne risque pas de changer d'ici demain, on espère que le président de la République nous recevra bientôt et prenne ses responsabilités en tant que garant de l'indépendance de la magistrature. »
Lors de l'Assemblée générale du syndicat, vendredi, les magistrats ont décidé de ne pas reprendre tout de suite la grève qui avait paralysé l'appareil judiciaire en juillet, mais d'attendre un signe de la part du chef de l'Etat.
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