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Madagascar

Madagascar: le président conteste sa destitution par les députés

Le vote de la destitution du président risque de replonger Madagascar dans une crise politique, 18 mois après l'élection de Hery Rajaonarimampianina à la tête de la Grande île. Les députés malgaches ont voté, mardi soir, en faveur de sa destitution et il revient à la Haute Cour constitutionnelle de valider ou non ce résultat. Ce mercredi matin dans la capitale, c’est pourtant un président serein qui s'est exprimé.

Le président malgache Hery Rajaonarimampianina lors des cérémonies d'ouverture du 22e sommet de l'UA, à Addis Abeba, en Ethiopie, le 30 janvier 2014.
Le président malgache Hery Rajaonarimampianina lors des cérémonies d'ouverture du 22e sommet de l'UA, à Addis Abeba, en Ethiopie, le 30 janvier 2014. REUTERS/Tiksa Negeri
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Les neuf membres de la Haute Cour constitutionnelle ont désormais le dossier entre les mains. Il a été déposé ce mercredi après-midi par plusieurs députés au siège de l'institution. Pour marquer leur geste, les députés sont venus en groupe, dans une ambiance de fête. Ils portaient tous leur écharpe aux couleurs du drapeau national.

Pendant ce temps, Hery Rajaonarimampianina s’est adressé à la presse en présence de Jean Ravelonarivo, son Premier ministre, et de l’ensemble de son gouvernement pour montrer qu’il n’est pas seul. « Je veux rassurer la population malgache et la communauté internationale. Je suis là en tant que président de la République élu pour exercer ma fonction ».

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Hery Rajaonarimampianina

RFI

Le président s’en remet à la Haute Cour constitutionnelle et ne semble pas s’inquiéter. Il n’envisage pas de dissoudre l’Assemblée nationale comme on aurait pu s’y attendre. La priorité pour lui, c’est la stabilité et la réconciliation nationale, même s’il accuse les députés de corruption et d’irrégularités. Le président Hery Rajaonarimampianina a passé une partie de son allocution à renvoyer les torts dans le camp des députés. Il a par exemple déclaré que les députés ont privilégié leur intérêt personnel. Il les accuse directement et très clairement d’avoir cédé aux mallettes de billets qui ont pu tourner dans les rangs de l’Assemblée et aux stratégies de bourrage de l’urne. Il accuse de manière générale la corruption qui règne à l’Assemblée nationale et qui est un secret de Polichinelle.

Il se donne le beau rôle en affirmant que, lui, n’est jamais entré dans cette logique, qu’il n’a jamais accordé d’avantages aux députés au-delà de ce que leur fonction prévoit. Finalement, il fait la leçon aux élus de l’Assemblée nationale, mais lui ne répond pas vraiment aux griefs qui lui sont faits. Malgré cela, Hery Rajaonarimampianina tient un discours rassembleur. Il veut que « les Malgaches se donnent la main pour développer le pays ».

La possibilité que la HCC puisse être convaincue par les députés et acter la déchéance n'est pas évoquée par le président. La Haute Cour constitutionnelle est réputée pour être proche du pouvoir. Cependant tout reste ouvert aujourd'hui. Et la loi n'impose pas de délai pour le traitement du dossier. Cela pourrait prendre plusieurs semaines. La Cour doit étudier la recevabilité et le contenu de cette requête pour prononcer, ou pas, la déchéance du président de la République.

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