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Cyclisme

Tropicale Amissa Bongo: Joseph Areruya, un héros si discret

A tout juste 22 ans, il est devenu le premier Rwandais à remporter le Tour Africain le plus relevé, la Tropicale Amissa Bongo 2018. Le premier, aussi, à s’imposer sous les couleurs d’une équipe nationale du continent. Et pourtant, quand il descend de son vélo, Joseph Areruya est un jeune homme réservé, presque timide.

Le coureur Joseph Areruya conserve sa première place au classement.
Le coureur Joseph Areruya conserve sa première place au classement. RFI/Denis Chastel
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Libreville, envoyé spécial

On l’aurait volontiers imaginé descendre en empereur le boulevard de l’Indépendance de Libreville, drapeau du Rwanda sur les épaules, saluant la foule d’un geste de la main. Avec l’océan en fond, la photo aurait eu du cachet. Mais Joseph Areruya n’est pas du genre démonstratif. Alors, il s’est contenté de lever les bras et de poser avec l’étendard bleu, jaune et vert de son pays.

On le surnomme «La Machine»

Natif d’un petit village de paysan, fils de cycliste - « l’un des meilleurs du pays à l’époque », précise Félix Sempoma, son directeur sportif - ce jeune homme au visage déjà dur est un travailleur, « un coureur qui ne communique pas beaucoup mais qui se prépare très bien, qui sait où il veut aller » précise Olivier Grandjean, l’un des organisateurs du Tour du Rwanda, l’autre course majeure du calendrier africain, remportée il y a deux mois tout juste par… Joseph Areruya.

« Il est très sérieux, il ne joue pas beaucoup avec nous. Il rigole, mais pas trop non plus », abonde Mehdi El-Chokri, son coéquipier marocain dans l’équipe réserve de la formation professionnelle Dimension Data (ndlr: Joseph Areruya dispute les courses africaines avec le Rwanda, les autres avec cette équipe). Il rigole peu, mais quand il prend les commandes d’une course, ce sont les autres qui perdent le sourire. Son surnom ? « The Beast » en anglais, « La Machine » pour les francophones. Ça pose un homme.

Une confirmation de sa montée en puissance

« La Machine » s’est sérieusement mise en route l’an dernier, avec comme temps fort, en plus du Tour du Rwanda, une victoire d’étape sur le « Baby Giro », le Tour d’Italie espoir. Sa performance au Gabon est une confirmation pour les observateurs du cyclisme africain, une découverte pour les autres. Au premier rang, les coureurs professionnels européens, bluffés par son numéro sur la route de Mitzic, jeudi.

C’est sur cette étape, la plus dure et la plus longue de la Tropicale, que Joseph Areruya a construit son succès. Présent dans l’échappé ce jour-là, le coureur de Direct Energie Damien Gaudin avoue avoir été « surpris » par la qualité du Rwandais.

Bernard Hinault voit «un peu de Peter Sagan chez lui»

Parrain de la course et présent sur chaque étape, Bernard Hinault ose une comparaison: « Il y a un peu de Peter Sagan chez lui, dans son allure et avec cette faculté de ne pas se poser de questions, à tout donner ». Le quintuple vainqueur du Tour de France voit en lui un « coureur complet, bon dans les bosses, bon rouleur et bon sprinteur ». Confirmation d’Olivier Grandjean: « Il sait tout faire et surtout il sent la course, c’est ça la nouveauté : un sens tactique aiguisé. »

Alors, la suite ? « Difficile à dire, c’est encore tôt, temporise Bernard Hinault, mais j’espère qu’une équipe de première division saura l’accueillir et le mettre dans les meilleures conditions ». Pour la « machine », reste à confirmer sur les courses de haut niveau. Possible ou pas ? Difficile à dire, mais son directeur sportif Felix Sempoma lâche un indice : « Joseph ne fait que progresser, travailler, et progresser encore ». D’ailleurs, à la soirée de remise des prix, parmi les premiers à quitter la salle : les Rwandais, bien sûr. Il y a de nouvelles courses à préparer, dont un championnat d'Afrique, à domicile, le mois prochain.

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