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France / Justice

Attaque du «Tribal Kat»: de 6 à 15 ans de prison pour les pirates somaliens

En France, après deux semaines de procès, sept pirates somaliens ont été condamnés ce mercredi 13 avril à des peines de six à quinze ans de prison. Les sept hommes ont participé en 2011 à l'attaque du voilier d'un couple de Français qui naviguait dans le golfe d'Aden. Attaque lors de laquelle le skipper, Christian Colombo, avait été tué.

Les sept pirates somaliens étaient jugés depuis le 29 mars 2016 par la cour d'assises de Paris.
Les sept pirates somaliens étaient jugés depuis le 29 mars 2016 par la cour d'assises de Paris. BENOIT PEYRUCQ / AFP
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Les peines prononcées contre les pirates du Tribal Kat sont bien moins lourdes que les 22 ans réclamés par l’avocat général. Dans le box des accusés, certains visages s’illuminent. C’est le cas de Farhan Abchir Mohamoud, le plus jeune des accusés, le plus malade aussi, puisqu'il a développé en prison une forme aiguë de schizophrénie (voir encadré). Condamné à six ans de réclusion criminelle, sa libération est proche.

« Les réquisitions n'ont pas été suivies. Les peines prononcées ont été beaucoup plus basses que celles qui ont été requises. Mais on ne peut jamais être satisfait d'autant d'années de réclusion qui sont prononcées, mais on se dit que les jurés nous ont entendus », a réagi Me Sabrina Goldman

De l’autre côté de la barre en revanche, c’est la stupeur, l’incompréhension. La famille Colombo ne comprend visiblement pas ce verdict. A leur goût, ces peines sont trop faibles. Les filles de Christian Colombo éclatent en sanglots. Déjà ce matin, la famille avait indiqué sur les réseaux sociaux que leur verdict était tombé il y a quatre ans : la perpétuité sans réduction de peine possible et que, quoi qu’il arrive, le verdict de la cour d’assises de Paris ne les satisferait jamais.

« La victime est, par définition, automatiquement insatisfaite, explique Me Lionel Moroni, l'avocat de la famille Colombo. Il est certain qu'on s'attend toujours à des sommets de peine atteints. Le plus important c'est, je crois, que les accusés aient ce soir un avenir. Evelyne Colombo n'a plus d'avenir. Elle restera à perpétuité avec sa peine et le souvenir atroce de son mari tué sous ses yeux. C'est ça qu'il faut retenir de ce procès. »

Si la cour d’assises a choisi d’être moins sévère que les réquisitions du parquet, c’est parce que les jurés n’ont pas retenu le chef d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime. La mort de Christian Colombo n’était pas préméditée. Il n’empêche : ce verdict restera comme le plus sévère rendu en France dans un procès de piraterie.


Farhan Abchir Mohamoud, un pirate à l'horizon bouché

Il était le plus jeune des accusés. Peut-être même était-il mineur au moment des faits. Difficile de savoir sans état-civil. Maître Elise Arfi, son avocate, se réjouit de la clémence de la cour. « C'est une excellente surprise. La minorité de mon client a été reconnu par la cour alors que je n'avais pas d'autre élément que ce qui s'est passé au débat pour la faire valoir, la critique de l'expertise d'âge osseux. Les jurés ont reconnu ça. Et leur humanité est admirable », s'émeut-elle.

Bientôt libérable, l'avenir de Farhan Abchir Mohamoud n'est pourtant pas près de s'éclaircir. Sans papiers, il ne peut ni travailler ni franchir les frontières. Il restera condamné à errer dans un no man's land administratif.

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